Baptême étudiant : un délégué syndical de police coupable de violence sur deux étudiantes
L’homme a malmené deux étudiantes dans le cadre d’une affaire les opposant à son fils lors de festivités d’un baptême estudiantin.
- Publié le 01-06-2023 à 09h21
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La cour d’appel de Liège a accordé une suspension simple du prononcé à un délégué syndical permanent de la police âgé de 55 ans, qui a été reconnu coupable d’avoir malmené deux jeunes filles lors d’un différend dans le cadre de sa vie privée. En effet, c’est lors du baptême étudiant de son fils que l’homme s’est emporté. Selon plusieurs témoignages, il a fait état de sa qualité de policier, de délégué syndical, mais aussi du fait qu’il est adepte d’un art martial. Les faits se sont déroulés le 5 novembre 2019 à Liège. Le fils du délégué était alors étudiant. Il participait aux festivités de baptême. Lors d’une de ces activités, le jeune homme s’est blessé. Il se déplaçait alors en chaise roulante. Il a signé un accord avec le comité qui organisait les festivités pour continuer à faire son baptême. Sa maman a commencé à l’accompagner lors des activités festives.
Lors d’une de celles-ci, il a été signifié au jeune homme qu’il n’allait pas être admis aux autres activités parce qu’il n’aurait pas satisfait à ses engagements. La maman de celui-ci a alors fait appel à son mari. Ce dernier est arrivé au parc de la Place Émile Dupont à Liège et selon plusieurs témoins, il se serait emporté sur certains des organisateurs. “Je veux parler aux quatre connasses”, aurait déclaré le syndicaliste à propos des responsables superviseurs du baptême. Il aurait alors adopté un ton agressif et condescendant. “Il a fait état du fait qu’il est policier et que mes clientes allaient avoir des problèmes”, a expliqué l’avocat des deux plaignantes devant les magistrats. “Il a également déclaré qu’il fait du karaté. Elles n’auraient pas pu inventer un tel élément”, a poursuivi l’avocat. Selon les deux jeunes filles, le délégué a saisi la première par la chaîne qu’elle portait lors des rassemblements d’étudiants. Il l’a ensuite secouée à plusieurs reprises.
Les témoins ont été choqués
La jeune femme présentait une rougeur au thorax après les faits. Une photographie du torse de la jeune fille a été réalisée. L’homme a ensuite attrapé une seconde étudiante par les poignets pour tenter d’attraper un livre qui contenait des éléments à propos du baptême du fils du syndicaliste. Il a été convenu de brûler certaines pages de ce livre. “X tentera, par la force, d’arracher ce fameux carnet des mains”, a indiqué un témoin. “Je précise que pour s’aider dans sa tâche, il la projettera violemment contre le mur de pierre de l’Église Saint-Jacques. En effet, il ne parvenait pas à arracher le carnet des mains. Il sera si violent envers elle qu’un membre du comité masculin sera obligé d’intervenir verbalement d’un ton ferme afin qu’il cesse sa violence.” Il a alors ajouté que ça allait “car il ne lui en avait pas encore collé une”. Le quinquagénaire a nié les faits.
”Il convient de mettre en exergue la nature des faits, leur gravité, l'atteinte sérieuse qu'ils portent à l'ordre et à la sécurité publics, la personnalité du prévenu telle qu'elle ressort des éléments du dossier et de l'audience, mais également l'absence de tout antécédent judiciaire dans le chef du prévenu”, a relevé la cour.
Dans ces conditions, la cour a estimé qu’une suspension simple du prononcé de la condamnation était adéquate.
“Le prévenu doit toutefois avoir conscience qu'il s'agit d'une chance qui lui est donnée, la cour faisant preuve de clémence en ayant également égard à sa situation sociale, laquelle ne sera pas impactée par une condamnation correctionnelle. La cour espère que l'intéressé se montrera digne de la mesure de faveur qui lui est faite et qu'il y trouvera une opportunité de s’amender.” La cour a accordé 250 euros à chacune des victimes.