Toulouse encore sous le choc d'AZF
Journée de tristesse ce samedi à Toulouse. Il y a un an, l'explosion de l'usine AZF faisait 30 morts et 9000 blessés - dont 3500 toujours suivis aujourd'hui - soit la plus grave catastrophe industrielle survenue en France. De nombreuses questions demeurent sans réponse. Et il n'est pas sûr que toutes les leçons du drame aient été tirées.
- Publié le 19-09-2002 à 00h00
CORRESPONDANT PERMANENT À PARIS
Journée de tristesse ce samedi à Toulouse. Il y a un an, l'explosion de l'usine AZF faisait 30 morts et 9000 blessés - dont 3500 toujours suivis aujourd'hui - soit la plus grave catastrophe industrielle survenue en France.
Aujourd'hui, de nombreuses questions restent posées. Si la thèse de l'accident fait l'unanimité, la direction de l'usine et le groupe Total-Fina-Elf continuent de contester la thèse des enquêteurs, selon laquelle l'explosion aurait été causée par une erreur de manipulation ayant mis en contact un stock de nitrate d'ammonium avec des produits chlorés.
Catastrophe économique
Pas davantage sait-on le temps que mettra la Ville rose à panser ses plaies. Le tiers de la cité a été endommagé, 30000 logements ayant été abîmés. Nombre d'infrastructures doivent encore être réhabilitées et la dépollution du site prendra entre un et trois ans. L'explosion a aussi été un drame économique: 900 des 1200 emplois du pôle chimique et 600 emplois sous-traitants ont été supprimés.
Les leçons du drame ont-elles été tirées? Là aussi, c'est l'incertitude. Certes, depuis, toutes les installations de type Seveso ont été inspectées, et on a multiplié les exercices de gestion et de prévention de crises. En outre, plusieurs textes législatifs sont en préparation, destinés notamment à accélérer les dispositifs d'indemnisation ou à améliorer les procédures d'enquête publique et de concertation pour les usines à risques.
Mais les questions de fond posées par le drame (la fiabilité et l'indépendance des contrôles, la cohabitation entre zones résidentielles et usines dangereuses, etc.) demeurent posées. Et les promesses n'ont pas toutes été respectées. Ainsi - priorités fiscales et ralentissement de la croissance obligent -, le budget 2003 reviendra sur l'engagement qui avait été pris d'accroître sensiblement le nombre d'inspecteurs d'installations industrielles dangereuses.
© La Libre Belgique 2002