Des gendarmes européens en renfort

Cinq pays européens ont approuvé vendredi à l'initiative de la France la création d'une force de gendarmerie européenne capable d'être engagée dans des situations de sortie de crise dans le monde. Les ministres de la Défense espagnol, français, italien, néerlandais et portugais ont signé une «déclaration politique» approuvant la mise sur pied de cette force inédite en marge d'une réunion des ministres de la Défense de l'Union à Noordwijk.

Des gendarmes européens en renfort
©Pirard

Cinq pays européens ont approuvé vendredi à l'initiative de la France la création d'une force de gendarmerie européenne capable d'être engagée dans des situations de sortie de crise dans le monde. Les ministres de la Défense espagnol, français, italien, néerlandais et portugais ont signé une «déclaration politique» approuvant la mise sur pied de cette force inédite en marge d'une réunion des ministres de la Défense de l'Union à Noordwijk.

Cette force, d'une capacité initiale d'environ 800 hommes, doit être prête à intervenir dans un délai de 30 jours partout dans le monde. Composée de carabiniers italiens, de gendarmes français, néerlandais et portugais, ainsi que de gardes civils espagnols, elle ne sera pas permanente, mais disposera d'un petit quartier général à Vicence, en Italie. Son commandement sera assuré tour à tour par les cinq pays fondateurs.

Dans ces cinq pays, les gendarmes, carabinieri et membres de la guardia civil ont toujours un statut militaire. «Cette force de gendarmerie européenne est une capacité supplémentaire dont se dote l'Union européenne», a déclaré la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, pour qui ces gendarmes européens seront appelés à être envoyés sur le terrain essentiellement dans les situations de sorties de crise, c'est-à-dire lorsqu'un conflit baisse en intensité, mais requiert toujours une présence armée internationale, comme en Bosnie, près de dix ans après la fin de la guerre de 1992-1995. «Cette force aura la capacité de faire face à toutes sortes de situations, qu'elles soient quasi militaires ou quasi normales.» Dans une courte déclaration, la ministre a précisé que les pays signataires comptaient proposer à d'autres Etats européens, «qui aujourd'hui ne sont pas dotés de forces de gendarmerie», de se joindre au projet.

Le ministre allemand de la Défense, Peter Struck, a exclu vendredi que son pays y participe, expliquant que la tâche des forces de police allemandes était «clairement distincte» de celle des forces armées. Son homologue belge, André Flahaut, a indiqué qu'il comptait affecter à cette force une quarantaine des quelque 300 policiers militaires (MP) que compte l'armée belge pour les envoyer en mission dans des zones de crise comme la Bosnie ou le Kosovo.

Le ministre néerlandais de la Défense, Henk Kamp, dont le pays préside l'Union européenne, a affirmé que la création de cette force représentait un «pas important» dans le développement des structures de sécurité. «Je suis certain que cette force deviendra une capacité importante, remplissant le fossé entre les forces militaires et celles de police civile.» (Belga, AFP, DPA)

© La Libre Belgique 2004

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