Bierset : recours contre l'allongement de la piste
Après le ministre flamand de l'Environnement Kris Peeters (CD & V), deux riverains de l'aéroport de Liège-Bierset viennent de déposer un recours contre le nouveau permis relatif à l'allongement de la piste principale du site. Via leur conseil, Me Luc Misson, ils ont saisi le Conseil d'Etat pour obtenir la suspension et l'annulation du permis délivré le 13 septembre 2006 par la Région wallonne.
Publié le 08-12-2006 à 00h00
Après le ministre flamand de l'Environnement Kris Peeters (CD & V), deux riverains de l'aéroport de Liège-Bierset viennent de déposer un recours contre le nouveau permis relatif à l'allongement de la piste principale du site. Via leur conseil, Me Luc Misson, ils ont saisi le Conseil d'Etat pour obtenir la suspension et l'annulation du permis délivré le 13 septembre 2006 par la Région wallonne. Pour les riverains, le permis viole une directive européenne qui impose d'évaluer au préalable les incidences de certains projets publics et privés sur l'environnement. D'après eux, la Région wallonne aurait dû procéder à une étude d'incidence avant de signer l'accord de 1996 avec l'opérateur de courrier express, TNT, lequel modifie le statut du site d'aéroport militaire en un site civil. Les riverains soutiennent aussi qu'en violation de la même directive, les communes voisines de Grâce-Hollogne (où se trouve l'aéroport) n'auraient pas été averties officiellement de la demande de permis, ni reçu le dossier contenant l'étude d'incidences. Ils contestent l'indépendance de la société Tractebel à qui le bureau AIB Vinçotte (auteur de l'étude d'incidences) a fait appel pour certains aspects de la tâche.
Il est vrai que Tractebel a réalisé, par le passé, une étude stratégique sur les pistes de développement du site. Le projet d'allongement de la piste de 413 m (pour la porter à 3700 m) avait déjà essuyé un recours au CE pour défaut de consultation de la Région flamande. Le ministre wallon André Antoine (CDH) avait retiré le premier permis octroyé en juillet avant que la décision du Conseil d'Etat ne tombe. Les riverains avaient aussi introduit à l'époque un recours. "Nous avons déjà répondu point par point aux arguments des riverains", dit-on au cabinet Antoine. La décision de la haute juridiction serait attendue dans un mois et en cas de suspension, la Région et l'aéroport devront revoir leur copie.