Auteurs de la "Déclaration de Damas" condamnés
Douze opposants syriens accusés d’avoir " nui à l’Etat" ont été condamnés mercredi à deux ans et demi de prison par un tribunal à Damas, a déclaré Ammar Qorabi, chef de l’Organisation nationale des droits de l’homme en Syrie (ONDHS).
Publié le 29-10-2008 à 00h00
Douze opposants syriens accusés d’avoir "nui à l’Etat" ont été condamnés mercredi à deux ans et demi de prison par un tribunal à Damas, a déclaré Ammar Qorabi, chef de l’Organisation nationale des droits de l’homme en Syrie (ONDHS). La Cour pénale de Damas a condamné à deux ans et demi de prison ces opposants qui avaient signé la "Déclaration de Damas", un texte qui réclame "un changement démocratique et radical" en Syrie, a précisé M.Qorabi.
Amnistie présidentielle ?
Les opposants ont été condamnés initialement à six ans de prison pour "avoir affaibli le sentiment national qui porte atteinte à l’image de l’Etat" et "propagé des informations mensongères qui affaiblissent le moral de la nation et nuisent à l’Etat". Mais le juge a ensuite "réduit la peine à deux ans et demi de prison", selon M.Qorabi. Les accusés peuvent "faire appel" du jugement, a-t-il ajouté. Selon M.Qorabi, "le tribunal aurait dû acquitter ces détenus d’opinion. Le jugement représente un pas en arrière sur la voie des libertés et de la démocratie". Il a ajouté espérer qu’ils seraient acquittés par la Cour d’appel. "Nous appelons à leur libération ou à la promulgation d’une amnistie présidentielle", a ajouté le président de l’ONDHS.
Le 24septembre, les avocats de la Défense avaient demandé à la Cour pénale de disculper les douze opposants, jugeant les accusations "politiques et illégales, car les accusés n’ont fait que pratiquer leur droit à exprimer leur opinion, ce qui est garanti par la Constitution", selon des organisations syriennes de défense des droits de l’homme.
En 2005, les partis de l’opposition laïque et les Frères musulmans basés à Londres ont signé un texte fondateur intitulé "Déclaration de Damas". Fin 2007, un Conseil national (organe dirigeant) de la "Déclaration de Damas" avait été créé en Syrie mais plusieurs de ses membres ont été arrêtés. (AFP)