Magistrature : le président Kabila nettoie au karcher

Une centaine de magistrats congolais ont été révoqués ou démis d’office par le président Joseph Kabila, qui avait dénoncé, dans son discours de la fête nationale, le 30 juin, la corruption dans la magistrature, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de la Justice.

(Avec AFP)

Une centaine de magistrats congolais ont été révoqués ou démis d’office par le président Joseph Kabila, qui avait dénoncé, dans son discours de la fête nationale, le 30 juin, la corruption dans la magistrature, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de la Justice.

Dans un document transmis à l’AFP, le ministère congolais de la Justice souligne que ces magistrats ont été "démis de leurs fonctions pour infractions", sans autre précision.

Le président Kabila a signé mercredi une série d’ordonnances, révoquant ces magistrats et en nommant d’autres. Elles ont été diffusées mercredi soir par les ondes. Parmi les révoqués figurent le premier président de la Cour suprême de justice (CSJ) et le procureur général de la République, remplacés respectivement par Bemuenzi Kenga et Kabange Numbi, selon la presse kinoise.

Selon ces ordonnances, le chef de l’Etat a pris ces décisions en concertation avec le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Interrogé par l’AFP, le président du Syndicat autonome des magistrats congolais (Synanmac) et membre du CSM, Nsambayi Mutenda, a déploré "la manière rocambolesque " dont est dirigé le Conseil supérieur de la magistrature.

"La loi et la procédure de révocation n’ont pas été respectées. On n’a pas été entendu dans des chambres disciplinaires pour savoir ce qu’on nous reproche", a affirmé de son côté un magistrat révoqué, sous le couvert de l’anonymat.

En février 2008, 92 magistrats avaient été mis en retraite et plus d’une centaine d’autres nommés, dont le premier président de la Cour suprême et le procureur général de la République révoqués mercredi. L’affaire avait à l’époque suscité la polémique dans les milieux judiciaires et de défense des droits de l’homme parce que le président Kabila avait procédé sans respecter la Constitution, qui l’oblige à agir en concertation avec le CSM, qui n’avait pas encore été constitué; une grève de magistrats avait même été entreprise.

Depuis lors, le CSM a été mis sur pied; il a tenu ses premières assises en décembre 2008.

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