Extradition Assange: les enquêteurs suédois sous pression

"Une fois qu'il (Assange) sera ici (en Suède), la procureur Marianne Ny devra s'attendre à un examen très attentif de l'enquête et du système judiciaire suédois" dont la défense de M. Assange a tenté de démontrer les carences devant le justice britannique, analyse Stefan Lisinski dans Dagens Nyheter.

"La police et le Parquet devront agir plus intelligemment qu'ils ne l'ont fait", estime-t-il, ajoutant qu'il sera "opportun que les interrogateurs trouvent un magnétophone qui fonctionne lorsqu'ils poseront leurs questions" à M. Assange.

Car, selon M. Linsiski, "le problème pour le procureur est de prouver" les accusations de viol et agressions sexuelles, et il prévient que "le long processus peut se terminer sur une déception" pour la justice suédoise. "La question qui se pose ensuite est celle de savoir si les Etats-Unis vont demander (à la Suède) l'extradition de M. Assange pour des crimes liés à WikiLeaks", conclut-il.

Les partisans de Julian Assange ont avancé que le fondateur du site pourrait être réclamé par la justice américaine et qu'il risquerait gros aux Etats-Unis en raison des activités de WikiLeaks.

L'autre grand quotidien national Svenska Dagbladet reste très factuel, mais le tabloïde Aftonbladet critique vertement toute la procédure sur son site internet, estimant que les seuls bénéficiaires de cette longue bataille judiciaire sont les avocats. "L'étonnant spectacle continue inutilement à remplir les poches de ses avocats", commente Aftonbladet, dans son édition en ligne.

"Il aurait certainement été plus facile et moins coûteux pour Assange de prendre un avion pour la Suède et de répondre aux questions du procureur", poursuit Aftonbladet, plus gros tirage de la presse quotidienne suédoise.