Chastel: "La pénalisation de l'homosexualité pourrait compromettre la coopération avec l'Ouganda"
La Belgique suit avec inquiétude depuis de nombreux mois la proposition de loi du député ougandais David Bahati préconisant de criminaliser l'homosexualité en Ouganda, en discussion au parlement de Kampala, a indiqué jeudi le ministre de la Coopération au développement, Olivier Chastel.
Publié le 12-05-2011 à 19h18 - Mis à jour le 12-05-2011 à 19h21
:focal(115x89:125x79)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/RQ3XM5ABLNCCRAYW7EZO3LTP2I.jpg)
La Belgique suit avec inquiétude depuis de nombreux mois la proposition de loi du député ougandais David Bahati préconisant de criminaliser l'homosexualité en Ouganda, en discussion au parlement de Kampala, a indiqué jeudi le ministre de la Coopération au développement, Olivier Chastel.
Son vote pourrait remettre en question un accord sur un nouveau programme de coopération avec Kampala, a-t-il prévenu.
Même s'il s'agit d'une proposition de loi d'un parlementaire et que le débat démocratique doit avoir lieu au parlement, il s'agit immanquablement d'une atteinte à la liberté individuelle et aux droits de l'Homme, a commenté M. Chastel, interpellé en séance plénière du Sénat sur le vote de la proposition de loi pénalisant l'homosexualité en Ouganda.
Cette proposition a été discutée par les parlementaires ougandais en commission mercredi et la peine de mort a été retirée du texte, sous la pression de la société civile et de la communauté internationale. La nouvelle version de ce texte sera débattue vendredi par le parlement.
Cette question de la pénalisation de l'homosexualité en Ouganda n'est pas nouvelle et a déjà fait l'objet de discussions avec le gouvernement ougandais, notamment après le meurtre du militant homosexuel David Kato le 26 janvier dernier. Le gouvernement ougandais et le président Yoweri Museveni s'étant apparemment prononcé contre cette proposition, on peut en effet douter que celle-ci soit approuvée au parlement, a souligné M. Chastel.
Un nouveau Programme indicatif de coopération (PIC) avec l'Ouganda est en préparation pour remplacer celui signé en novembre 2008 pour une durée de quatre ans.
"Si une telle loi devait voir le jour, ceci serait considéré comme une sérieuse atteinte aux droits de l'Homme et pourrait donc être de nature à remettre en question un accord sur un nouveau programme de coopération", a conclu le ministre.