"Ne vous préoccupez plus d’Acta"
La vice-présidente de la Commission européenne Neelie Kroes a recommandé vendredi lors d’une conférence sur l’internet à Berlin de ne "plus se préoccuper" de l’accord commercial anti-contrefaçon Acta, selon des propos rapportés par l’agence allemande dpa.
- Publié le 05-05-2012 à 09h31
La vice-présidente de la Commission européenne Neelie Kroes a recommandé vendredi lors d’une conférence sur l’internet à Berlin de ne "plus se préoccuper" de l’accord commercial anti-contrefaçon Acta, selon des propos rapportés par l’agence allemande dpa.
"Ne vous préoccupez plus d’Acta" (Anti-Counterfeiting Trade Agreement, NdlR), a-t-elle lancé lors de la conférence Re : publica, réunissant des blogueurs influents, pendant plusieurs jours à Berlin. Ce qui semble signifier que l’accord est d’ores et déjà condamné.
Selon la publication spécialisée sur les technologies de l’information et de la communication ZDNet, Neelie Kroes, qui est en charge de l’Agenda numérique à la Commission européenne, a aussi souligné l’importance des manifestations organisées dans plusieurs pays pour protester contre ce texte : "C’est une voix politique nouvelle et forte."
"Il est probable que nous allons vivre dans un monde sans Acta" , a-t-elle encore reconnu, tout en affirmant qu’il fallait continuer à réfléchir à la rémunération des artistes à l’ère d’internet. La Commission européenne, qui officiellement défend l’accord, est divisée en interne à son sujet. Le porte-parole de Mme Kroes, Ryan Heath, a assuré vendredi lors d’un point-presse à Bruxelles que cette dernière "n’avait pas dit qu’Acta était mort et enterré", mais que "de toute évidence elle observait la réalité politique". Le texte a déjà subi plusieurs revers devant le Parlement européen, ce qui augure mal de ses chances d’être adopté en Europe. L’accord Acta (Anti-Counterfeiting Trade Agreement) a été signé le 26 janvier à Tokyo par 22 des 27 gouvernements européens. Négocié entre l’Union européenne, les Etats-Unis, le Japon, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, Singapour, la Corée du Sud, le Maroc, le Mexique et la Suisse, ce texte est destiné à lutter contre la contrefaçon de manière très large, depuis les médicaments et autres marchandises, jusqu’au téléchargement illégal sur l’internet. La partie concernant internet n’est pas la seule à susciter des protestations. Plusieurs organisations non-gouvernementales craignent également que le texte ne pose problème pour l’accès des pays en voie de développement aux médicaments ou aux semences.(AFP)