Marathon de la terreur

Langue de bois, désir de précaution ou aveux de faiblesse ? Vingt-quatre heures après l’attentat, les autorités américaines restaient hier très prudentes dans leur analyse de la situation. Pour sa deuxième allocution depuis l’événement tragique, le président américain Barack Obama a tenté de désamorcer les rumeurs et les emballements médiatiques. "Le FBI traite cette affaire comme un acte de terrorisme. On ignore si l’attentat est l’œuvre d’étrangers ou d’Américains. Toutes les pistes sont ouvertes, soit du terrorisme international, domestique, acte solitaire ou en groupe. A ce sujet, tout n’est pour l’instant que spéculation. Quand nous aurons plus de détails, nous vous le ferons savoir."Aucune arrestationUne seule piste a été évoquée, celle d’un ressortissant saoudien qui se trouvait sur les lieux, blessé et transporté à l’hôpital lundi. Cet étudiant en anglais de 20 ans a été interrogé par la police et son domicile a été perquisitionné. Celle-ci n’a donné lieu à aucune arrestation.

Stéphanie Fontenoy

boston Correspondante aux Etats-Unis

L

angue de bois, désir de précaution ou aveux de faiblesse ? Vingt-quatre heures après l’attentat, les autorités américaines restaient hier très prudentes dans leur analyse de la situation. Pour sa deuxième allocution depuis l’événement tragique, le président américain Barack Obama a tenté de désamorcer les rumeurs et les emballements médiatiques. "Le FBI traite cette affaire comme un acte de terrorisme. On ignore si l’attentat est l’œuvre d’étrangers ou d’Américains. Toutes les pistes sont ouvertes, soit du terrorisme international, domestique, acte solitaire ou en groupe. A ce sujet, tout n’est pour l’instant que spéculation. Quand nous aurons plus de détails, nous vous le ferons savoir."Aucune arrestationUne seule piste a été évoquée, celle d’un ressortissant saoudien qui se trouvait sur les lieux, blessé et transporté à l’hôpital lundi. Cet étudiant en anglais de 20 ans a été interrogé par la police et son domicile a été perquisitionné. Celle-ci n’a donné lieu à aucune arrestation.

A ce stade de l’enquête, les éléments les plus concrets viennent des rapports d’hôpitaux, faisant état de blessures sévères, dont des membres tranchés et des coupures profondes dues à l’explosion. Steven Epstein, responsable des urgences du centre médical Beth Israel Deaconess a comparé les lésions à celles des blessés des guerres d’Irak et d’Afghanistan, occasionnées par des engins explosifs improvisés. Les bombes, de fabrication artisanale, contenaient de nombreuses pièces de métal tranchantes, des clous et des billes de plomb. Les équipes médicales ont retiré entre 20 et 30 de ces projectiles sur le corps de certains patients.

Selon des sources proches de l’enquête ayant requis l’anonymat et citées par le "New York Times", au moins une des bombes et peut-être les deux étaient disposées dans une cocotte-minute et ont été déclenchées à l’aide d’une minuterie de type de celles que l’on trouve dans sa cuisine. Un membre du gouvernement a par ailleurs fait savoir que les services secrets n’avaient intercepté aucune conversation suspecte au sujet de la préparation de cette attaque, mais que ceux-ci allaient néanmoins réécouter les enregistrements à leur disposition. "Après la tentative d’attentat de Noël 2009 (sur un vol Amsterdam-Détroit, NdlR), i ls pensaient qu’il n’y avait pas eu d’échanges à ce sujet, alors qu’il y en avait eu mais qu’ils n’avaient pas été interceptés. Tout va être revu", a précisé cette source.

Aucune revendication

Sans revendication de l’attentat, les enquêteurs sont dans le flou. "Nous allons aller jusqu’au bout de la terre pour identifier le ou les sujets qui sont responsables de ce crime ignoble", a déclaré Rick DesLauriers, responsable du bureau du FBI à Boston. "Nous sommes actuellement en train d’interroger une grande variété de témoins", a-t-il ajouté. Signe peu encourageant, le chef de la police de Boston, Edward F. Davis, a demandé l’aide du public. Toute personne en possession de photos ou de vidéos prises sur les lieux de l’attaque juste avant ou après l’explosion étaient invitées à se manifester.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...