Lettre empoisonnée à Obama: le suspect va être inculpé

Le FBI avait annoncé mercredi avoir intercepté une lettre contenant de la ricine adressée à Barack Obama, au lendemain de l'identification d'un envoi similaire à un sénateur républicain du Mississippi, Roger Wicker.

AFP
Lettre empoisonnée à Obama: le suspect va être inculpé
©AP

Un quadragénaire du Mississippi (sud) a été accusé jeudi d'avoir envoyé par la poste, "volontairement et en connaissance de cause", une lettre empoisonnée au président Barack Obama, a annoncé le ministère de la Justice.

Paul Kevin Curtis, 45 ans, arrêté mercredi à son domicile de Corinth, dans le Mississippi (sud), devait être présenté dans la journée à un juge fédéral de l'Etat pour être formellement inculpé.

S'il est ensuite reconnu coupable, il encourt 15 ans de prison, 3 ans de liberté surveillée et 50.000 dollars d'amende, selon un communiqué du ministère. Selon l'acte d'accusation, il est poursuivi pour avoir "volontairement et en connaissance de cause, déposé pour être transporté et distribué par la poste, une lettre, papier, écrit ou document contenant une menace qui pourrait prendre la vie ou infliger une blessure corporelle au président des Etats-Unis".

Paul Curtis "est soupçonné d'être à l'origine de l'envoi de trois lettres qui contenaient une substance granuleuse qui a été testée positive à la ricine". Il est en conséquence poursuivi des mêmes charges pour "n'importe quelle autre personne" que le président américain.

Un troisième courrier identique était adressé à un juge du Mississippi, Sadie Holland.

Les trois courriers, posté du Tennessee voisin, faisaient référence aux mêmes "pièces manquantes" et étaient signés de "KC", ce qui a permis aux enquêteurs de retrouver leur auteur, qui écrivait un livre appelé "Pièces manquantes" sur un prétendu marché noir des organes humains, dont il avait parlé au sénateur Wicker.

Cet homme, qui avait fait l'objet de plusieurs enquêtes de la police locale depuis 2007, avait été décrit par son ex-femme comme "extrêmement délirant, anti-gouvernement, persuadé que le gouvernement l'espionnait avec des drones", selon l'acte d'accusation.

La substance suspecte n'est pas du poison

La substance suspecte retrouvée jeudi dans la salle des courriers d'un bâtiment de la Marine américaine n'était finalement pas du poison, a indiqué l'US Navy, un jour après l'annonce de l'envoi d'une lettre contenant de la ricine au président Barack Obama.

"Lors du test initial effectué, la substance suspecte retrouvée a réagi négativement à toutes les formes de poison", précise un communiqué. Un peu plus tôt, la Marine avait annoncé dans un autre communiqué qu'une "substance suspecte a été retrouvée dans la salle des courriers du bâtiment n°12 de la Naval Support Facility à Arlington" en Virginie (est), dans la banlieue de la capitale fédérale Washington.

Par précaution, tout le personnel avait été évacué et une enquête lancée. Un officier militaire sous couvert d'anonymat avait affirmé à l'AFP qu'une "substance poudreuse blanche" avait été trouvée et que les spécialistes étaient en train de vérifier s'il s'agissait de ricine ou d'un autre poison.

La ricine est une protéine très toxique et quelques milligrammes peuvent suffire à tuer un adulte en moins de cinq jours. Il n'existe pas d'antidote.

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