Un salafiste impliqué dans l'assassinat de Brahmi

Le ministre tunisien de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou a accusé vendredi un salafiste d'implication dans l'assassinat la veille du député de l'opposition Mohamed Brahmi et dans celui de l'opposant Chokri Belaïd il y a près de six mois.

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Un salafiste impliqué dans l'assassinat de Brahmi
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Le ministre tunisien de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou a accusé vendredi un salafiste d'implication dans l'assassinat la veille du député de l'opposition Mohamed Brahmi et dans celui de l'opposant Chokri Belaïd il y a près de six mois. "Les premiers éléments de l'enquête ont montré l'implication de Boubaker Hakim, un élément salafiste extrémiste", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

M. Ben Jeddou a ajouté que l'homme était également impliqué dans l'assassinat de l'opposant de gauche Chokri Belaïd, tué aussi par balles le 6 février 2013. "L'arme utilisée pour abattre Mohamed Brahmi est la même qui a servi à tuer Chokri Belaïd", a encore dit le ministre.

Jetairfly postpose deux vols vers Djerba 

La compagnie aérienne Jetairfly postpose à samedi deux de ses vols, opérés depuis la Belgique à destination de Djerba, en raison de la grève générale menée en Tunisie, a indiqué vendredi Florence Bruyère, porte-parole de la compagnie. Les vols concernés devaient être opérés depuis Liège et Charleroi mais ne peuvent être effectués étant donné que l'aéroport de Djerba est totalement à l'arrêt. Les vols Djerba-Liège et Djerba-Charleroi qui devaient ramener en Belgique des vacanciers sont également postposés à samedi. Le vol de Jetairfly au départ d'Enfidha et à destination de Bruxelles prévu vendredi après-midi sera par contre assuré normalement.

Les clients du tour-opérateur Thomas Cook, qui devaient voyager depuis Bruxelles avec Tunisair vers Djerba et Enfidha, effectueront aussi leur vol samedi. Pour leur part, les clients qui devaient rejoindre la Belgique avec un vol Tunisair seront informés par les représentants locaux du tour-opérateur. Ces vacanciers resteront à leurs hôtels sans frais supplémentaires et retourneront samedi, a précisé le porte-parole de Thomas Cook Belgium, Baptiste Van Outryve.

La grève générale en Tunisie fait suite à l'assassinat jeudi du député de l'opposition de gauche, Mohamed Brahmi. Sa famille et ses partisans accusant les islamistes au pouvoir d'être derrière le meurtre. Cet assassinat intervient près de six mois après celui de Chokri Belaïd, une autre figure de la gauche tunisienne.

Un jour de deuil national décrété 

La présidence de la République tunisienne a décrété un jour de deuil national vendredi à l'occasion de l'enterrement du député de l'opposition de gauche Mohamed Brahmi, assassiné la veille par balles devant son domicile près de Tunis. "A la suite de l'assassinat du coordinateur général du mouvement populaire, le député martyr Mohamed Brahmi, jeudi à midi devant son domicile (...), la présidence de la République annonce un deuil national vendredi", a fait savoir la présidence dans communiqué, ajoutant que les drapeaux tunisiens seraient mis en berne.

La principale centrale syndicale tunisienne (UGTT) a quant à elle appelé à une grève générale en réaction à l'assassinat, et la compagnie Tunisair ainsi que sa filiale Tunisair Express ont en conséquence annoncé l'annulation de tous leurs vols programmés.

Dans un discours adressé jeudi au peuple, le président tunisien Moncef Marzouki a estimé que l'assassinat de Mohamed Brahmi visait à discréditer les révoltes du Printemps arabe.

"Les responsables de ce drame veulent montrer que la Tunisie n'est pas une terre de paix, qu'elle peut basculer elle aussi, ils veulent démontrer que le Printemps arabe a échoué partout", avait-il déclaré.

Reynders incite les voyageurs à la prudence

Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a condamné vendredi l'assassinat du député du Front populaire Mohamed Brahmi en Tunisie. Comme la Haute représentante de l'Union européenne, Catherine Ashton, il a appelé les autorités tunisiennes à faire la lumière au plus vite sur cet assassinat ainsi que sur celui de Chokri Beläid, autre figure de l'opposition, abattu le 6 février et dont les responsables, a rappelé le ministre, n'ont à ce jour été ni arrêtés ni traduits en justice. "Le choix de la violence doit être condamné par tous ceux qui sont attachés aux valeurs démocratiques", a souligné M. Reynders.

Le Vice-premier ministre a dit continuer à "croire profondément au potentiel de la Tunisie et des forces vives de la société tunisienne à trouver une réponse pacifique au crime odieux perpétré ce 25 juillet et à continuer à travailler de manière consensuelle à la poursuite et la finalisation du processus de transition démocratique, notamment par l'adoption d'une nouvelle constitution répondant aux aspirations du peuple tunisien".

A la suite de cet assassinat et des tensions qui ont suivi dans plusieurs villes, les Affaires étrangères recommandent aux voyageurs de faire preuve de la plus grande prudence lors de tous leurs déplacements et de se maintenir écartés de toute manifestation ou mouvement de foule. Elles conseillent de rester de préférence dans les zones touristiques.


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