Nouvel attentat meurtrier en Syrie

Six soldats syriens ont été tués jeudi dans un attentat à la voiture piégée dans la région de Damas qui a été suivi d'affrontements, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Belga
Nouvel attentat meurtrier en Syrie
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Six soldats syriens ont été tués jeudi dans un attentat à la voiture piégée dans la région de Damas qui a été suivi d'affrontements, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Plus au nord, 10 personnes, dont six femmes et deux enfants, ont été tuées dans des bombardements de l'armée sur la ville d'Ariha dans la province d'Idleb (nord-ouest).

"Une voiture piégée a explosé ce matin à un barrage des forces régulières dans la ville de Nabak (au nord-est de la capitale) sur la route Homs-Damas, qui a été fermée à la circulation", a annoncé l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays.

"De violents affrontements ont éclaté à la suite de cette attaque entre les forces régulières et des combattants rebelles, alors que l'armée bombardait des secteurs de Nabak", a ajoute l'OSDH, faisant état d'au moins 6 morts et 8 blessés parmi les soldats.

Après minuit, des bombardements de l'armée ont visé les abords de la ville de Adra et la zone de Makasser el-Ahjar à Rahiba ainsi que des secteurs de la Ghouta orientale, dans la région de Damas, selon la même source.

L'OSDH avait fait état auparavant de combats nocturnes dans le quartier de Qaboun (nord-est de Damas) et du tir de deux roquettes tirées par l'armée à Qadam, dans le sud de la capitale.

Et "dans la matinée, de violents affrontements ont opposé les forces régulières aux combattants rebelles près de la localité de Beit Sahem", près de l'aéroport international de Damas, alors que des rebelles bombardaient des barrages de l'armée.

DES SIGNES PRÉMONITOIRES

La Russie se prépare-t-elle à la guerre?

La Russie va envoyer "dans les prochains jours" un bateau de lutte anti-sous-marine et un bateau lance-missiles en Méditerranée, au moment où des pays occidentaux se préparent à de possibles frappes contre la Syrie, a annoncé jeudi une source militaire russe. "La situation qui se complique dans l'est de la Méditerranée exige de notre part une certaine adaptation dans la composition des forces navales", a déclaré à l'agence Interfax cette source au sein de l'état-major des forces armées russes.

"Dans les prochains jours, un bateau de lutte anti-sous-marine va rejoindre" les forces navales russes déjà présentes dans cette région, a-t-elle ajouté.

"Plus tard, il sera rejoint par le croiseur lance-missiles de la flotte de la mer Noire Moskva, qui est en train d'achever sa mission dans l'Atlantique Nord et va bientôt entamer une traversée transatlantique en direction du détroit de Gibraltar", selon la même source.

Toutefois, une source à l'état-major des forces navales russes a indiqué à l'agence officielle Ria Novosti que ces changements dans la Méditerranée n'étaient pas liés aux tensions concernant la Syrie et a affirmé qu'il s'agissait d'une "rotation prévue".

Les puissances occidentales, Etats-Unis en tête, temporisaient jeudi sur une possible attaque militaire contre la Syrie, tout en affichant, comme le président américain Barack Obama, leur volonté de donner "un coup de semonce" à Damas pour l'usage d'armes chimiques.

Londres assure aussi sa défense

Six avions de chasse de l'armée de l'air (RAF) ont été envoyés jeudi matin à Chypre par "mesure de précaution pour protéger les intérêts britanniques", a annoncé le ministère britannique de la Défense.

"Six jet (Eurofighter) Typhoon de l'armée de l'air britannique (RAF) sont déployés ce matin à Akrotiri sur l'île de Chypre. C'est simplement une mesure de prudence et de précaution afin de protéger les intérêts du Royaume-Uni et la défense de nos zones de souveraineté dans une période de tensions accrues dans la région", précise le ministère, dans un communiqué.

"Ils ne sont pas déployés pour prendre part à une action militaire contre la Syrie", ajoute le ministère, précisant que leur action est uniquement "défensive" et s'inscrit dans le cadre d'une mission "air-air".

"Le Premier ministre a été clair sur le fait qu'aucune décision n'avait été prise quant à notre réaction et le gouvernement a déclaré qu'il y aurait un vote de la Chambre des Communes avant toute intervention militaire", réaffirme le ministère.

Les députés britanniques doivent se prononcer jeudi soir sur une motion gouvernementale appelant à condamner l'usage des armes chimiques par le régime syrien et à approuver le principe d'une intervention militaire. Celle-ci nécessitera néanmoins un second vote à la Chambre des Communes avant de pouvoir avoir lieu.

Une riposte "compliquée à construire", selon Paris

La riposte militaire préparée par les Occidentaux à l'attaque chimique présumée commise par le régime de Damas est "compliquée à construire", a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement français.

"Il faut que la communauté internationale trouve une riposte adaptée à la situation", a affirmé à la chaîne de télévision France 2 Najat Vallaud-Belkacem. Mais elle est "compliquée à construire", a-t-elle ajouté.

Elle est compliquée car "il faut obtenir l'adhésion de plusieurs alliés, de plusieurs partenaires, ce que nous essayons de trouver au sein du Conseil de sécurité des Nations unies" mais "avec des Etats comme la Chine et la Russie qui posent un certain nombre de difficultés".

Elle est compliquée aussi, a-t-elle ajouté, car il faut garder "à l'esprit qu'il ne s'agit pas simplement de punir et d'empêcher le régime syrien de procéder à une nouvelle attaque de ce type - ce serait déjà beaucoup - mais aussi de trouver une sortie de crise".

"C'est extrêmement important, pour la communauté internationale, si elle intervient, de le faire dans des conditions qui permette au pays ensuite de se rétablir", a insisté Mme Vallaud-Belkacem.

Assad se voit déjà gagner

Le président syrien Bachar al-Assad a déclaré que son pays sortirait "vainqueur" d'une confrontation avec les Etats-Unis, selon le quotidien libanais al-Akhbar.

"Depuis le début de la crise, vous le savez, nous attendons le moment où notre véritable ennemi se révèlera", a déclaré M. Assad devant des responsables syriens, selon al-Akhbar. "Je sais que votre moral est bon et que vous êtes prêts à faire face à toute agression et à préserver la patrie", a-t-il ajouté.

"C'est une confrontation historique dont nous sortirons vainqueurs", a affirmé le président Assad.


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