L'OTAN ne participera pas à une opération militaire en Syrie

L'utilisation présumée d'armes chimiques par le régime syrien exige une réponse de la communauté internationale, mais une intervention directe de l'OTAN est exclue, a déclaré vendredi le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen.

AFP
L'OTAN ne participera pas à une opération militaire en Syrie
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L'utilisation présumée d'armes chimiques par le régime syrien exige une réponse de la communauté internationale, mais une intervention directe de l'OTAN est exclue, a déclaré vendredi le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, aux médias danois.

"Je ne vois pas de rôle pour l'OTAN dans une réaction internationale au régime" syrien, a déclaré M. Rasmussen à la presse danoise, a rapporté l'édition électronique du quotidien Politiken.

Il a repété que l'utilisation présumée d'armes chimiques était "un acte terrifiant et horrible. Les attaques chimiques constituent une violation flagrante des normes internationales, un crime qui ne peut être ignoré".

Cela "exige une réponse internationale, de sorte que ça ne se reproduise pas", a ajouté M. Rasmussen.

Le secrétaire général de l'OTAN a auparavant insisté sur la nécessité d'apporter une solution politique au conflit syrien.

Les experts onusiens ont visité les lieux de l'attaque du 21 août, près de Damas.

Selon l'opposition syrienne, plus de 1.300 personnes sont mortes à Mouadamiyat al-Cham et dans la Ghouta orientale, deux zones contrôlées par les rebelles à l'ouest et à l'est de la capitale.

Quelque 355 patients "présentant des symptômes neurotoxiques" sont morts en Syrie dans des hôpitaux aidés par Médecins sans frontières, a pour sa part indiqué l'ONG.

M. Rasmussen a affirmé sa conviction en la responsabilité du régime syrien. "Je n'ai aucun doute que le régime a procédé à une attaque chimique", a-t-il dit.

"Quand on voit qui possède les stocks de produits chimiques et qui a les moyens de les utiliser en perpétrant une attaque, on peut bien dire que c'est le régime".

"Peu de choses suggèrent que l'opposition soit en mesure de mener une telle attaque", a conclu M. Rasmussen.

Ankara certaine de l'utilisation d'armes chimiques par le régime

Le ministre turc des Affaires érangères Ahmet Davutoglu a affirmé que selon les renseignements collectés par les services secrets turcs, il n'y avait plus aucun doute que le régime syrien est responsable de l'attaque chimique du 21 août près de Damas.

"De notre point de vue, entièrement en nous basant sur des éléments recueillis par nos services de renseignement et par nos experts nationaux (...) Il n'y a pas de doute, il est clair que le régime est responsable", a-t-il dit à Ankara devant la presse.

La Turquie ne cesse de pointer du doigt depuis cette attaque meurtrière les soldats fidèles au président syrien Bahar al-Assad mais c'est la première fois qu'Ankara évoque des renseignements recueillis par ses propres services.

M. Davutoglu a, en outre, indiqué pour étayer sa thèse que seules les forces du régime syrien possédaient des "systèmes sophistiqués" pouvant projeter avec précision des missiles dotées d'ogives chimiques.

L'opposition syrienne accuse le régime d'avoir perpétré un bombardement massif à l'arme chimique aux premières heures du 21 août, faisant selon ses sources, de 500 à 1.300 morts.

Le ministre turc a, d'autre part, exhorté la communauté internationale à "entamer dès à présent une initiative qui mettra fin à la guerre en Syrie", en allusion à une action militaire multilatérale contre la Syrie.

Il a ainsi déploré la lenteur de mettre au point de telles frappes. "Malheureusement près de dix jours sont passés (depuis l'attaque), nous n'avons pu encore parvenir à un accord", a-t-il regretté, estimant que si l'attaque du 21 août reste impunie, le régime syrien continuera dans la voie des "massacres".

La Turquie, pays de l'Otan, qui a rompu avec le régime syrien, son ex-allié, s'est engagée à rejoindre une coalition anti-Damas, même sans consensus à l'Onu.

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