Armes chimiques en Syrie: nouvelles preuves françaises et américaines
Le gouvernement français va déclassifier prochainement des documents secret-défense sur l'arsenal d'armes chimiques constitué depuis des années par la Syrie au mépris des conventions internationales, a-t-on indiqué dimanche de source gouvernementale.
Publié le 01-09-2013 à 15h25 - Mis à jour le 02-09-2013 à 16h23
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Le gouvernement français va déclassifier prochainement des documents secret-défense sur l'arsenal d'armes chimiques constitué depuis des années par la Syrie au mépris des conventions internationales, a-t-on indiqué dimanche de source gouvernementale. Cette annonce intervient alors que les Etats-Unis et la France menacent le régime de Bachar al-Assad d'une action militaire en représailles à une attaque chimique qui a fait, selon Washington, plus de 1.400 morts le 21 août dans la banlieue de Damas.
Une récente note des services de renseignement français, dont le contenu est dévoilé par le Journal du Dimanche, fait état notamment de "plusieurs centaines de tonnes d'ypérite" et "gaz sarin" détenus par le régime syrien, soit un stock total dépassant les 1.000 tonnes d'agents chimiques. "Les citations de la note sont exactes", a précisé à l'AFP cette source gouvernementale. "Le gouvernement s'apprête à rendre publiques des informations déclassifiées de source nationale (française, ndlr) sur le programme chimique syrien", a-t-on poursuivi de même source.
La note révélée par le JDD est une synthèse établie par la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) et la DRM (Direction du renseignement militaire) à l'issue de "milliers d'heures de travail" des agents français ayant accumulé des informations "pour certaines depuis près de trente ans", selon l'hebdomadaire.
Outre les stocks d'ypérite et de gaz sarin, leur rapport, selon le journal, "mentionne également que les scientifiques syriens ont travaillé sur l'ypérite à l'azote, un agent vésicant de première génération, ainsi qu'un neurotoxique organophosphoré dont la toxicité est supérieur à celle du sarin".
Les Etats-Unis ont des échantillons prouvant l'utilisation de sarin
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré dimanche que les Etats-Unis avaient reçu et analysé des échantillons prouvant l'utilisation de gaz sarin dans l'attaque chimique du 21 août attribuée par Washington au régime Assad. "Des échantillons de cheveux et sanguins se sont révélés positifs à des traces de gaz sarin", a déclaré sur la chaîne NBC le secrétaire d'Etat, évoquant "un développement très important dont nous avons pris connaissance dans les dernières 24 heures, grâce à des échantillons des premiers secours dans l'est de Damas fournis aux Etats-Unis et qui ont désormais été testés".
Il n'était pas clair dans l'immédiat si les échantillons avaient été prélevés sur le personnel des premiers secours, ou grâce à eux.
Evoquant la décision de Barack Obama de demander au Congrès son autorisation pour lancer des frappes sur la Syrie, le secrétaire d'Etat a assuré être confiant: "Je pense que le Congrès la votera". Interrogé sur l'éventualité de voir Barack Obama passer outre si le vote du Congrès était négatif, John Kerry a déclaré: "Le président a l'autorité d'agir, mais le Congrès fera ce qu'il faut ici". "Nous savons d'où est venue cette attaque. Nous savons exactement où elle s'est produit. Nous savons exactement ce qu'il s'est passé après", a-t-il également répété, autant d'éléments qui étaient déjà dans le rapport du renseignement américain rendu public jeudi.
Le président américain Barack Obama a pris le monde par surprise samedi en annonçant sa décision de principe de frappes contre la Syrie, mais pas avant un feu vert du Congrès, écartant ainsi une action militaire à court terme.