La Ligue arabe appelle l'ONU et le monde "à assumer leurs responsabilités" en Syrie
Réunis au Caire, les ministres des pays de la Ligue arabe ont "appelé l'ONU et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international.
Publié le 01-09-2013 à 22h48 - Mis à jour le 02-09-2013 à 05h16
Les ministres arabes des Affaires étrangères ont appelé dimanche soir l'ONU et la communauté internationale à "assumer leurs responsabilités" dans le dossier syrien, alors que plusieurs pays envisagent des frappes contre le régime accusé d'avoir mené une attaque chimique.
Réunis au Caire, les ministres des pays de la Ligue arabe ont "appelé l'ONU et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international afin de prendre les mesures de dissuasion nécessaires contre les auteurs de ce crime odieux dont le régime porte la responsabilité", en référence à l'attaque qui a fait des centaines de morts le 21 août près de Damas.
Les ministres réclament en outre que les auteurs de cette attaque soient traduits devant la justice internationale "comme les autres criminels de guerre".
Ils demandent également que soient "fournies toutes les formes de soutien requises par le peuple syrien pour se défendre" et rappelle "l'obligation de concerter les efforts arabes et internationaux pour aider" les Syriens.
Cette décision finale n'évoque toutefois pas précisément l'éventualité de frappes étrangères sur la Syrie, l'institution panarabe étant profondément divisée sur ce sujet, qualifié "d"ingérence étrangère" par certains Etats comme l'Egypte, l'Algérie, l'Irak ou le Liban. Ces trois derniers pays se sont d'ailleurs abstenus au cours du vote.
Plus tôt, devant les ministres réunis, le chef de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Jarba, avait plaidé en faveur d'une intervention étrangère pour arrêter "la machine de guerre et de destruction" du régime de Bachar al-Assad.
La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire devenue guerre civile qui a fait plus de 110.000 morts et a valu à la Syrie d'être suspendue fin 2011 des travaux de la Ligue arabe avant que son siège ne soit réattribué à l'opposition syrienne.
Au moins 26 morts près de Damas et Deraa
Au moins 26 personnes sont mortes dimanche des raids aériens et des combats entre rebelles et forces du régime près de Damas ainsi que dans l'explosion d'une voiture piégée près de Deraa (sud), a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Douze personnes --neuf rebelles, une femme et deux enfants-- ont trouvé la mort dans des frappes aériennes et des bombardements près de la ville de Rouheiba, au nord-est de Damas", a expliqué l'OSDH.
Une offensive rebelle à l'aube contre des positions de l'armée dans cette zone a aussi déclenché des affrontements qui ont coûté la vie à deux rebelles, a précisé l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales et militaires à travers le pays.
Neuf autres personnes, dont trois enfants, ont été tuées dans des bombardements sur des villages des environs de Damas.
Et près de Deraa, une femme et deux enfants sont morts dans un attentat à la voiture piégée, a indiqué l'OSDH.
La télévision syrienne a pour sa part assuré que l'explosion s'était produite au moment où des "terroristes" introduisait une bombe à l'intérieur du véhicule.