L'Egypte annonce la composition de la Constituante
Le président égyptien par intérim Adly Mansour a annoncé dimanche la composition du "Comité des 50" chargé de réviser la Constitution, principalement formé de membres des courants libéraux et de gauche, les mouvements islamistes ayant refusé d'y participer, à l'exception du parti salafiste Al-Nour.
Publié le 01-09-2013 à 20h18 - Mis à jour le 07-09-2013 à 17h36
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/NIBVZLCL7NE5LF3FCJKLOTGN3I.jpg)
Le président égyptien par intérim Adly Mansour a annoncé dimanche la composition du "Comité des 50" chargé de réviser la Constitution, principalement formé de membres des courants libéraux et de gauche, les mouvements islamistes ayant refusé d'y participer, à l'exception du parti salafiste Al-Nour.
La révision de la Constitution, adoptée en décembre 2012 par référendum, par 64% des voix mais avec seulement 33% de participation, est l'un des principaux chantiers prévus par la feuille de route présentée par l'armée lors de la destitution le 3 juillet du président islamiste Mohamed Morsi.
Les travaux préparatoires de cette loi fondamentale, sous la présidence Morsi, avaient été houleux. L'opposition et les représentants de l'église chrétienne copte s'étaient retirés de la commission chargée de préparer le projet, invoquant la domination des délégués islamistes.
Le porte-parole de la présidence par intérim, Ehab al-Badaoui, a annoncé lors d'une conférence de presse au Caire les noms des 50 membres, parmi lesquels figurent deux figures de l'islam politique égyptien: l'intellectuel Kamel al-Helbaoui, ancien dirigeant des Frères musulmans dont est issu M. Morsi, et Bassem al-Zarqa, vice-président du parti salafiste Al-Nour.
Contrairement aux autres courants islamistes, dont la principale force restent les Frères musulmans, Al-Nour s'était placé aux côtés de l'armée le 3 juillet et avait annoncé vouloir participé à la transition politique régie par la feuille de route.
Les institutions religieuses du pays sont également représentées dans ce "Comité des 50", avec quatre membres issus des instances musulmanes, dont Al-Azhar, plus haute autorité de l'islam sunnite, et trois représentants des trois églises d'Egypte.
Le mouvement Tamarrod, à l'origine des manifestations monstres réclamant le départ de M. Morsi le 30 juin sur lesquelles s'est appuyée l'armée, a deux représentants, tandis que les habitants du Sinaï (nord) en ont un, de même que les Nubiens, dans le sud du pays.
L'ex-candidat à la présidentielle Amr Moussa participera également aux travaux de révision de la Constitution, de même que des représentants de l'armée, de la police, des syndicats, des étudiants, de la société civile, des femmes et de l'important secteur du tourisme.
De leur côté, les Frères musulmans, qui considérent comme "illégitimes" les nouvelles autorités, ont refusé de participer à la transition.
L'AFP a pu consulter une lettre des autorités au parti de la Liberté et de la Justice, bras politique de la confrérie, l'invitant à rejoindre le comité, mais les autorités ont assuré n'avoir reçu aucune réponse.
M. Badaoui a ajouté avoir "demandé à tous les courants islamistes de participer, mais seul le parti Al-Nour a répondu".
Il y a une semaine, un premier comité de dix personnes -quatre professeurs d'université et six magistrats- avait préparé des amendements à la loi fondamentale. C'est sur ces propositions que planchera le "Comité des 50". Il dispose de 60 jours pour remettre la version finale de la Constitution amendée au président par intérim. Ce dernier a alors 30 jours pour annoncer la date d'un référendum.