Syrie: un navire de transport amphibie américain en Méditerranée
Les Etats-Unis ont déployé en Méditerranée orientale un navire de transport amphibie, capable d'emporter quelques hélicoptères et des centaines de Marines.
Publié le 01-09-2013 à 18h43 - Mis à jour le 03-09-2013 à 08h08
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Les Etats-Unis ont déployé en Méditerranée orientale un navire de transport amphibie, capable d'emporter quelques hélicoptères et des centaines de Marines, outre les cinq destroyers déjà positionnées pour d'éventuelles frappes contre la Syrie, a affirmé dimanche un responsable américain.
L'USS San Antonio "est sur zone en Méditerranée orientale", a affirmé à l'AFP un responsable de la défense s'exprimant sous couvert de l'anonymat, ajoutant que le navire "n'a pas reçu de mission spécifique" sans pour autant préciser la raison de ce déploiement.
Contrairement aux destroyers déjà sur place, le San Antonio n'est pas doté de missiles de croisière Tomahawks et n'est équipé que pour sa propre défense. Il peut en revanche transporter jusqu'à quatre hélicoptères et dispose d'un radier pour des opérations de débarquement à bord de chalands de débarquement, un scénario exclu par le président Barack Obama qui a assuré qu'une action militaire contre le régime de Bachar al-Assad n'impliquerait pas de troupes au sol.
Les cinq destroyers -- l'USS Stout, le Mahan, le Ramage, le Barry et le Gravely-- croisent à quelques encablures des côtes syriennes, prêts à lancer leurs missiles Tomahawk si le président l'ordonne.
Bouleversant des décennies de pratiques présidentielles et créant la surprise, Barack Obama a choisi samedi de formellement requérir auprès du Congrès une autorisation d'usage de la force militaire en Syrie, ce qui interviendrait au plus tôt la semaine du 9 septembre.
Depuis cette annonce, plusieurs observateurs ont fait part de leur crainte d'une inefficacité militaire moindre des frappes, Bachar al-Assad en profitant pour disperser et tenter de cacher ses équipements.
Une crainte balayée par un autre responsable américain de la défense, qui met en avant "les moyens de renseignement et de ciblage" américains qui fournissent à Washington "d'énormes avantages". "Si le fait de prévenir le gouvernement syrien de la perspective d'une frappe américaine peut ajouter certaines difficultés, cela ne se traduit pas par davantage de sécurité pour leurs militaires", a-t-il affirmé à l'AFP. "Nous allons continuer de mettre à jour nos cibles potentielles et maintenir l'état de préparation nécessaire pour fournir au président différentes options" au moment où il décidera éventuellement de frapper, a-t-il assuré.
L'Iran menace les Etats-Unis
Un responsable iranien, en visite à Damas, a prévenu dimanche que les intérêts américains seraient "menacés" si Washington lançait une frappe contre le régime syrien, allié de Téhéran. "J'espère que les Etats-Unis n'entreprendront pas une telle action précipitée et irrationnelle, étant donné la situation sensible dans la région", a affirmé Allaeddine Boroujerdi, président de la Commission des Affaires étrangères du parlement iranien en visite depuis samedi dans la capitale syrienne.
"Les questions de sécurité dans la région sont intimement liées, les Américains ne peuvent menacer les pays de la zone et s'attendre à ce que leurs intérêts ne soient pas menacés", a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse à l'ambassade iranienne à Damas. "Si les Etats-Unis commettent une stupidité, notre riposte sera déterminante", a-t-il prévenu, sans donner davantage de précisions, selon la traduction en arabe de son interprète.
"Nous en Iran, nous ferons face avec force à toute agression et défendrons nos intérêts nationaux", a ajouté M. Boroujerdi, interrogé par des journalistes sur la réaction de Téhéran en cas de frappe sur des cibles syriennes. Il faisait référence à l'axe stratégique qui lie son pays au régime syrien et au Hezbollah libanais, qui combat aux côtés de l'armée syrienne face aux rebelles.
Plusieurs responsables iraniens politiques et militaires avaient lancé des mises en garde à Washington en cas de frappe contre le régime syrien, accusé d'avoir tué des civils à l'arme chimique. Le Guide suprême iranien Ali Khamenei avait déclaré qu'une intervention militaire contre la Syrie "serait un désastre pour la région". De son côté, le chef d'état-major, le général Hassan Firouzabadi, a affirmé qu'une action militaire contre la Syrie mènera Israël, allié de Washington, "au bord des flammes".
Le président américain Barack Obama a demandé samedi soir au Congrès l'autorisation de frapper le régime syrien et repoussé la perspective d'une intervention qui semblait imminente.