Inde: 500.000 personnes évacuées à l'approche d'un puissant cyclone
Plus de 500.000 habitants des côtes orientales de l'Inde ont été évacués samedi à l'approche du très menaçant cyclone Phailin qui s'accompagne déjà de vents puissants faisant ployer les arbres.
- Publié le 12-10-2013 à 11h36
- Mis à jour le 15-10-2013 à 17h24
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Plus de 500.000 habitants des côtes orientales de l'Inde ont été évacués samedi à l'approche du très menaçant cyclone Phailin qui s'accompagne déjà de vents puissants faisant ployer les arbres.
Le cyclone est accompagné de vents pouvant souffler jusqu'à 240 km/h et pourrait être le plus fort à balayer cette région de l'Inde en 14 ans, avec une montée des eaux de trois mètres qui menace d'inoncer les terres côtières.
Cette tempête cyclonique devrait atteindre la côte orientale de l'Inde samedi autour de 20H00 locales (14H30 GMT), selon les autorités. Les services météo avaient lancé une mise en garde vendredi contre les conséquences potentiellement dévastatrices du cyclone.
L'Etat d'Orissa et celui, voisin, de l'Andhra Pradesh étaient déjà battus par des vents qui faisaient se coucher les arbres, plusieurs heures avant que le cyclone ne touche leurs côtes. La région menacée avait déjà été sinistrée en 1999 par un cyclone qui avait fait plus de 8.000 morts.
Quelque 550.000 personnes ont été évacuées avant l'arrivée du cyclone, dont 450.000 en Orissa et 100.000 dans l'Andra Pradesh, a dit le ministre de l'Intérieur, Sushilkumar Shinde. Les autorités du Bengale occidental, Etat voisin, ont indiqué que les hôtels de la côte avaient été évacués. "Certains ne veulent pas partir et résistent. Mais des responsables leur parlent et les font partir", a dit le ministre de l'Intérieur.
Ces personnes, entassées dans des bus et des rickshaws, quittaient leur logement avec leurs biens dans un flot continu jusqu'aux abris d'urgence. Il s'agit pour l'Inde d'un des plus importants mouvements de population jamais organisé, selon le responsable.
A Gopalpur, sur la côte, femmes et enfants ont été les premiers mis à l'abri dans des écoles, abris d'urgence et des édifices publics où leur étaient servis des repas. Quelque 300 équipes de médecins de l'armée, d'ingénieurs, de sauveteurs ont été déployées dans les zones les plus à risque de l'Etat de l'Orissa.
La Croix-Rouge indienne a également positionné ses équipes de secours et les hélicoptères et avions de l'armée sont en alerte.
Un journaliste de l'AFP, arrivé par le dernier vol avant la fermeture de l'aéroport de Bhubaneswar, capitale de l'Orissa, a relaté que le pilote avait dû s'y reprendre à deux fois avant d'atterrir en raison du vent fort et des pluies torrentielles.
"Tout le monde a des difficultés donc j'ai gardé mon magasin ouvert", a dit Susil Kumar Singh, l'un des rares commerçants à garder ouvert son commerce dans la ville. "Je redoute ce Phailin. C'est comme si arrivait la fin du monde", a dit à l'AFP un étudiant, Apurva Abhijeeta, installé à Puri, à 70km de la capitale de l'Etat.
Dans les deux Etats pauvres menacés par la tempête, nombre d'habitants sont logés dans des baraquements précaires. "De gros objets sont susceptibles de s'envoler" en raison du vent, avait prévenu dès vendredi Singh Rathore, directeur général des services météorologiques. Les cultures, dans cette région très dépendante de l'agriculture, pourraient être dévastées, a-t-il prévenu.
Le centre américain de surveillance des typhons, géré par la Marine, a estimé que les pointes de vente pourraient atteindre 315 km/h tandis qu'il a été classé dans la catégorie des cyclones les plus dangereux par le Tropical Storm Risk britannique.
Le gouvernement de l'Orissa, peuplé de 40 millions de personnes, a fixé un objectif de "zéro victime" et de 100% d'évacuation des populations des zones les plus à risque. Dans l'Etat de l'Orissa, nombre de magasins étaient à court de réserves en raison d'achats de précaution. En 1999, la vitesse des vents accompagnant le cyclone était encore plus élevée.
Les autorités s'estiment mieux préparées cette fois, grâce à des prévisions plus fines et à une meilleure anticipation. L'Inde et le Bangladesh sont régulièrement frappés entre avril et novembre par les cyclones qui se développent dans le golfe du Bengale. En 1970, un cyclone avait tué des centaines de milliers de personnes au Bangladesh.