L'Irak réclame une "troisième Guerre mondiale" contre Al-Qaïda
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, en visite aux Etats-Unis, a plaidé jeudi pour que la communauté internationale mène une "troisième guerre mondiale" contre le "virus" Al-Qaïda en pleine résurgence dans son pays.
Publié le 01-11-2013 à 08h37 - Mis à jour le 01-11-2013 à 09h08
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Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki (au centre de la photo), en visite aux Etats-Unis, a plaidé jeudi pour que la communauté internationale mène une "troisième guerre mondiale" contre le "virus" Al-Qaïda en pleine résurgence dans son pays. M. Maliki est depuis mercredi à Washington et doit rencontrer vendredi le président Barack Obama pour doper la coopération antiterroriste entre les deux pays.
"Nous voulons une guerre internationale contre le terrorisme", a lancé le chef du gouvernement irakien devant un auditoire au centre de réflexion Institute of Peace, qualifiant Al-Qaïda et ses filiales de "virus" faisant souffler un "vent mauvais" dans toute la région.
"Nous avons eu deux guerres mondiales; nous en voulons une troisième contre ceux qui assassinent nos peuples et qui veulent que le sang coule", a poursuivi M. Maliki, proposant que l'Irak accueille une conférence internationale contre le terrorisme.
Le dirigeant chiite irakien avait été reçu mercredi par le vice-président Joe Biden, qui "a réaffirmé l'engagement des Etats-Unis à équiper (militairement) les Irakiens pour combattre Al-Qaïda", selon la Maison Blanche.
Le pays est endeuillé quasiment quotidiennement par des attentats et son niveau de violences est du jamais vu depuis 2008, quand il sortait d'un conflit confessionnel sanglant entre sunnites et chiites.
Alors que la guerre en Syrie voisine fait craindre un débordement transfrontalier en Irak, M. Maliki a réaffirmé la neutralité de Bagdad à l'égard de ce conflit chez son voisin.
Octobre a été le mois le plus meurtrier depuis 2008
Octobre a été le mois le plus meurtrier en Irak depuis avril 2008, selon des chiffres officiels publiés vendredi à Bagdad, faisant état de 964 personnes tuées dans une spirale de violences sanglantes.
En tout 855 civils, 65 policiers et 44 soldats ont été tués, outre 1.600 blessés, selon des chiffres compilés par les ministères de la Santé, de l'Intérieur et de la Défense.
Le bilan total des morts est le plus élevé depuis avril 2008, où 1.073 personnes avaient été tuées. Le pays sortait alors d'un conflit confessionnel ayant fait plusieurs milliers de morts.
Le niveau des violence atteint en octobre fait craindre un nouveau cycle similaire. Jeudi encore, au moins 26 personnes ont péri dans une série d'attentats, dont l'explosion de cinq voitures piégées au nord de Bagdad.
Cette flambée de violences est au centre des entretiens aux Etats-Unis du Premier ministre Nouri al-Maliki qui sera reçu vendredi par le président Barack Obama.
M. Maliki est en quête d'aide de Washington pour lutter contre les violences, deux ans après le départ des derniers soldats américains d'Irak.
Un responsable du département d'Etat a expliqué cette semaine que son pays avait l'intention d'aider l'Irak à lutter "de manière efficace" contre Al-Qaïda, y compris en fournissant des équipements militaires, comme requis par M. Maliki.