Les secrets de la NSA dévoilés un à un
La question n’est plus de savoir ce que la NSA surveille, mais ce qu’elle ne surveille pas. Depuis le début des révélations d’Edward Snowden en juin 2013, les techniques de l’agence américaine n’ont quasiment plus de secret pour personne.
Publié le 18-01-2014 à 05h43 - Mis à jour le 23-01-2014 à 22h32
La question n’est plus de savoir ce que la NSA surveille, mais ce qu’elle ne surveille pas. Depuis le début des révélations d’Edward Snowden en juin 2013, les techniques de l’agence américaine et de son corollaire britannique, le Government Communications Headquarters (GCHQ), n’ont quasiment plus de secret pour personne. Pour qui veut s’extraire de toute surveillance, il ne reste plus que la plume et le messager, ce qu’a bien compris le réseau al Qaeda depuis des années.
1. Les appels téléphoniques. Les grandes oreilles du réseau Echelon et le piratage de câbles à fibre optique sous-marins permettent depuis des décennies d’écouter des millions de communications téléphoniques. Le filtrage se fait par mots clé.
2. La localisation par GSM. Selon le "Washington Post", un programme de la NSA permet d’enregistrer près de cinq milliards de données par jour indiquant la localisation de téléphones mobiles dans le monde.
3. Les métadonnées téléphoniques. Un programme controversé aux Etats-Unis (parce qu’il implique la collaboration des opérateurs téléphoniques américains) permet de collecter les métadonnées des appels passés aux Etats-Unis, en provenance de l’étranger. Sont enregistrées : le numéro appelé, la durée de l’appel, l’heure, mais pas le nom de l’abonné.
4. Sites Internet. Le programme Prism permet depuis 2007 de récupérer le contenu des communications (e-mails, photos, vidéos, documents) échangées sur les principaux sites mondiaux : Microsoft (depuis 2007), Yahoo (2008), Google, Facebook, Paltalk (2009), YouTube (2010), Skype, AOL (2011) et Apple (2012). Prism intercepte le flux d’informations passant d’un centre de données (data center) d’un géant de l’Internet à un autre. Il ne ciblerait que les utilisateurs dont on est sûr, à au moins 51 %, qu’ils ne sont pas Américains. D’autres fournisseurs de messagerie, comme Wanadoo en France, sont aussi dans le collimateur.
5. SMS. Le programme Dishfire, selon le "Guardian", récupère près de deux cents millions de SMS par jour, de façon non ciblée. La NSA a constitué une base de données où figurent quantité d’informations, selon le journal, dont les messages automatiques d’appels en absence ou les textos des banques. La NSA assure qu’elle s’emploie à expurger de cette banque de données les messages de citoyens américains et d’étrangers qui n’ont rien à se reprocher.
6. Les cibles. La NSA affirme que les renseignements collectés ne sont accessibles qu’à quelques dizaines d’agents accrédités et ont permis de déjouer une cinquantaine d’attentats dans le monde. Mais la presse qui a eu accès aux documents de Snowden affirme que les agences se sont aussi livrées à de l’espionnage pur et simple : dirigeants comme Angela Merkel ou Ehud Olmert, organisations internationales, firmes du secteur de l’énergie, ambassades… La liste est longue.