Renzi veut réformer, et vite

Dupont Valérie
Italian new Premier Matteo Renzi waves to journalists as he arrives to attend his first cabinet meeting at Chigi Palace Premier's office, in Rome, Saturday, Feb. 22, 2014. Renzi has been sworn in as Italy's youngest premier, heading a new government he says promises will swiftly tackle old problems. Renzi had been serving as Florence mayor when he engineered a power grab last week to effectively force fellow Democrat, Enrico Letta, to step down after 10 months at the helm of a fragile, often-squabbling coalition. (AP Photo/Riccardo De Luca)
Italian new Premier Matteo Renzi waves to journalists as he arrives to attend his first cabinet meeting at Chigi Palace Premier's office, in Rome, Saturday, Feb. 22, 2014. Renzi has been sworn in as Italy's youngest premier, heading a new government he says promises will swiftly tackle old problems. Renzi had been serving as Florence mayor when he engineered a power grab last week to effectively force fellow Democrat, Enrico Letta, to step down after 10 months at the helm of a fragile, often-squabbling coalition. (AP Photo/Riccardo De Luca) ©AP

Valérie Dupont Correspondante à Rome La récréation est finie !" Ce sont les premiers mots prononcés par Matteo Renzi, 39 ans, le plus jeune président du conseil des ministres, depuis la création de l’Italie en 1861.

Du haut de ses trente-neuf ans, cet ancien scout qui, en deux mois, sans états d’âme, a grimpé les échelons à la vitesse de l’éclair, sait parfaitement qu’il n’aura qu’une seule chance a disposition. "Nous n’avons pas droit à l’erreur", a-t-il dit à ses ministres lors d’une première réunion, samedi, "notre tâche sera très compliquée, nous devons faire les choses, vite et bien, et surtout jouer en équipe" a conclu ce grand supporter de l’équipe de football de la Fiorentina.

Jamais une équipe ministérielle n’a été aussi jeune, 47 ans de moyenne d’âge, un record dans la gérontocratie qu’est l’Italie; aussi féminine, huit ministres sur seize sont des femmes, et pour la première fois, l’une d’entre elle prend la tête de la Défense.

Aucune personnalité forte, la star de ce gouvernement reste donc, Matteo Renzi, ancien maire de Florence et secrétaire général du Parti démocrate. "Le génie de la communication, c’est Matteo, c’est lui qui nous dira ce que nous pouvons dire et à quel moment" explique candidement une ministre fraîchement nommée en sortant du palais présidentiel. Des attitudes qui rappellent un certain Silvio Berlusconi, estiment ses adversaires.

"C’est notre dernière chance, si Matteo Renzi se brûle les ailes, c’en est fini de l’Italie", estime ce Romain venu en curieux assister à la sortie des ministres sur la place du Quirinale.

Le gouvernement des réformes, voilà le message que Matteo Renzi veut envoyer aux Italiens. "La bureaucratie est la mère de toutes les batailles, mais cela signifie changer les mentalités" a-t-il écrit sur Twitter, ce dimanche, promettant qu’il continuera à discuter avec les internautes après sa première semaine à la tête du gouvernement.

Un "technicien" aux Finances

Car Matteo Renzi sait aussi que l’Italie entière l’attend au tournant. Voilà pourquoi il a choisi de placer au ministère du Développement économique, une femme d’entreprise, fille d’un ancien président de la Confindustria (l’équivalent de la FEB en Belgique), qui devrait savoir parler aux petits entrepreneurs et artisans écrasés sous le poids des taxes. Moins d’impôts, pour relancer la croissance, et moins de dépenses publiques pour répondre aux exigences européennes, une recette évidente sur le papier, mais pas aussi simple dans cette Italie où deux gouvernements avant celui-ci ont tenté de l’appliquer sans grand succès.

Les rêves de réforme de Matteo Renzi dépendront des capacités de son ministre de l’économie, Pier Carlo Padoan, 64 ans, le seul "technicien" de ce gouvernement. Un économiste qui a fait ses armes au FMI et comme chef économiste de l’OCDE, et qui a donc toute la confiance de la haute finance européenne.

Il n’a jamais été un grand supporter des politiques d’austérité. En 2012, il appelait les gouvernements européens à éviter "tout assainissement excessif des finances publiques à court terme."

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...