Ukraine: Hillary Clinton compare Poutine à Hitler
Pour l'ancienne chef de la diplomatie américaine, le président russe "voit toujours l'Ukraine comme faisant partie de la mère patrie russe". Pendant ce temps, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a refusé de voir son homologue ukrainien
Publié le 05-03-2014 à 16h43 - Mis à jour le 06-03-2014 à 23h03
L'ancienne chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a comparé l'intervention russe en Ukraine aux invasions nazies en Europe dans les années 1930, selon un journal local américain, une comparaison tranchant avec la "remise à zéro" symbolique avec Moscou qu'elle fit valoir autrefois.
"Si vous avez l'impression d'avoir déjà vu cela, c'est parce que c'est ce qu'a fait Hitler dans les années 1930", a déclaré Hillary Clinton mardi lors d'une réception privée à Long Beach, en Californie, au profit du Boys and Girls Club, a rapporté une journaliste du Long Beach Press Telegram, qui couvrait l'événement.
"Tous les Allemands qui étaient (...) des Allemands ethniques, les personnes d'origine allemande qui se trouvaient en Tchécoslovaquie, en Roumanie et ailleurs, Hitler n'arrêtait pas de dire qu'ils étaient maltraités. 'Je dois aller protéger mon peuple', et c'est ce qui a rendu tout le monde si nerveux", a déclaré la prétendante officieuse à la Maison Blanche en 2016, analysant la situation en Crimée.
"Quand il (Vladimir Poutine) regarde l'Ukraine, il voit un endroit qui, selon lui, fait partie intégrante de la mère patrie russe", a-t-elle poursuivi.
Selon l'un des participants interrogés par le site Buzzfeed, Harry Saltzgaver, Mme Clinton "a comparé la délivrance de passeports russes aux Ukrainiens qui ont des liens avec la Russie à des mesures prises par l'Allemagne nazie avant qu'Hitler n'envahisse des pays voisins".
"Elle a toutefois dit que, bien que cela rende tout le monde nerveux, rien n'indique que Poutine soit plus irrationnel que l'instigateur de la Seconde Guerre Mondiale", a confié ce témoin.
En mars 2009, peu après sa nomination au département d'Etat par Barack Obama, Hillary Clinton avait symboliquement cherché à "remettre à zéro" les relations avec la Russie, en remettant à son homologue Sergueï Lavrov un gros bouton rouge de remise à zéro.
A l'époque, le nouveau président américain cherchait à réchauffer la relation russo-américaine, après plusieurs crises, dont la guerre en Géorgie à l'été 2008.
Hillary Clinton n'a pas confirmé ses intentions pour la présidentielle de 2016, mais elle est l'une des favorites pour remporter la nomination du parti démocrate.
Lavrov refuse de voir son homologue ukrainien
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a refusé de voir son homologue ukrainien Andrii Dechtchitsa mercredi à Paris, conduisant ce dernier à décider de quitter la France avant de changer d'avis, selon des sources diplomatiques
En dépit des pressions britannique et américaine, "Sergueï Lavrov a refusé de voir" Andrii Dechtchitsa, a indiqué à l'AFP l'ambassade d'Ukraine à Paris. Ce dernier a alors décidé de quitter la France pour regagner l'Ukraine, mais il y a eu ensuite "un changement de plan", selon la même source.
Entre-temps, les Etats-Unis a fait savoir que le ministre ukrainien n'avait pas quitté la France. Non attendu à l'origine, Andrii Dechtchitsa était arrivé mardi soir à Paris à l'initiative du secrétaire d'Etat américain John Kerry.
Ce dernier s'était rendu mardi à Kiev afin d'apporter son soutien au nouveau gouvernement ukrainien, dont Moscou ne reconnaît pas la légitimité.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères "n'est pas parti et envisage de rester à Paris pour d'autres discussions", a indiqué un responsable américain sous couvert d'anonymat.
Mercredi en milieu d'après-midi, une rencontre se tenait entre MM. Kerry et Lavrov à Paris, selon des sources diplomatiques. Les deux hommes s'étaient une première fois retrouvés au Palais de l'Elysée à l'occasion d'une réunion internationale sur le Liban organisée par le président français François Hollande.
Les Occidentaux multiplient les pressions sur la Russie pour obtenir une "désescalade" de la crise ukrainienne avant un sommet européen extraordinaire jeudi à Bruxelles où ils ont promis de prendre des sanctions si Moscou ne montrait pas de souplesse à l'égard de la crise en Ukraine.
L'Allemagne en particulier essaie d'obtenir depuis le début de la semaine que la Russie accepte la création d'un groupe de contact sur l'Ukraine.