Les femmes derrière un paravent à Riyad
La mission économique belge en Arabie Saoudite doit composer avec les réalités du pays.
Publié le 16-03-2014 à 16h21 - Mis à jour le 21-03-2014 à 10h59
Premiers pas sous le soleil d’Arabie Saoudite pour la princesse Astrid. Elle est arrivée, samedi, à la tête de sa troisième mission économique dans la capitale arabe, Riyad. Sa présence, en tant que femme, à la tête d’une délégation représentant quelque 170 entreprises, est déjà un signal fort envoyé par notre pays, estiment les autorités belges.
Un signal qui ne pose, pour l’heure, pas de problème alors que les rencontres économiques se sont poursuivies, dimanche, dans ce pays marqué par la limitation forte des droits des femmes.
La veille, à l’occasion d’une conférence chapeautée par la Fédération des entreprises de Belgique et destinée à présenter les opportunités économiques de la plus grande puissance pétrolière de la péninsule arabique, la question du droit des femmes s’est invitée dans la salle.
Malgré les efforts de la diplomatie belge pour permettre à la quarantaine de participantes à la mission d’assister à la présentation, en compagnie et au milieu des hommes, celles-ci dûrent se résoudre à s’asseoir, ensemble, dans un coin de l’auditoire, masqué par une palissade afin qu’elles ne soient pas vues de l’extérieur.
Comme un malaise
Au départ, il était même question qu’elles soient reléguées dans une autre salle du grand hôtel qui accueillait l’événement.
Cette configuration pour le moins inhabituelle (en Belgique en tout cas) a bien évidemment suscité comme un malaise dans l’assemblée, sans provoquer pour autant d’incident diplomatique. "Les Saoudiens sont très sensibles au respect de leur tradition" , a indiqué l’ambassadeur de Belgique en Arabie Saoudite dans son introduction. Marc Vinck a aussi souligné l’évolution lente mais certaine de la présence féminine dans le monde du travail et sa représentation grandissante parmi les hauts responsables économiques du pays.
Samedi soir, la princesse Astrid, dont la décontraction et le caractère souriant marquent ces premières heures à Riyad, s’est d’ailleurs entretenue avec l’une des vingt filles du roi Abdallah, qui milite ouvertement pour la participation plus active des femmes dans la société saoudienne.
Les restrictions faites aux droits des femmes en Arabie ne sont pas de nature à faciliter les contacts économiques avec l’Occident.