Schumacher: la grave erreur des secours français
Les secouristes auraient d'abord amené Schumacher dans un hôpital inadapté, perdant des heures précieuses et décisives pour sa prise en charge. Cela pourrait même expliquer qu'il soit toujours à Grenoble...
Publié le 26-03-2014 à 15h02 - Mis à jour le 28-03-2014 à 11h50
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Ce mercredi, Michael Schumacher est entré dans son 87e jour de coma. Un interminable calvaire qui pourrait être dû en partie à une erreur d'appréciation des services de secours français lors de la prise en charge du pilote allemand après sa chute de ski, selon les déclarations de Garry Hartstein, médecin en chef de la Formule 1 entre 2005 et 2012.
"Vous n'amenez pas un patient avec un traumatisme crânien présumé dans un hôpital qui n'a pas de service de neuro-chirurgie", tempête Hartstein dans le Sun. Et de citer une source "très fiable" qui lui aurait appris que Michael Schumacher aurait, dans un premier temps, été héliporté vers la clinique de Moutiers, insuffisamment équipée, avant d'être renvoyé vers l'hôpital universitaire de Grenoble, à quelque 75 kilomètres de là. Une "erreur de jugement" lourde de conséquences, puisqu'elle aurait coûté des heures vitales avant la prise en charge de Michael Schumacher. Cruelle ironie du sort, c'est une erreur de pilotage qui pourrait causer la perte du virtuose du volant qu'était le Baron rouge.
"Plus le temps passe, et plus les chances de voir Michael émerger s'amenuisent", continue Hartstein, qui s'étonne que Schumacher soit toujours hospitalisé à Grenoble, près de trois mois après son accident. Mais le médecin a sa théorie, qu'il expose: "Je me base sur le fait que Michael est toujours aux soins intensifs, et donc toujours sous assistance respiratoire. D'abord, il est évident que l'entourage de Michael a une entière confiance dans les soins qu'il reçoit. Mais il faut se rappeler que les lits aux soins intensifs sont en nombre très limité. Si le statu quo continue, il est inévitable qu'à un moment assez proche, le service des soins intensifs doive libérer l'un de ces précieux lits pour quelqu'un qui en aura un plus grand besoin. Il faudrait alors organiser un transfert vers une clinique privée." Et si cela n'a pas encore été fait, Hartstein estime que c'est en partie à cause des erreurs de jugement initiales des services de secours, embarrassés à l'idée de demander ce transfert au clan Schumacher parce qu'ils se sentent en partie responsables du sort actuel du pilote.
Le médecin conclut sur une note plutôt pessimiste quant à l'avenir du septuple champion du monde de F1, rappelant à l'envi que "la plupart des études considèrent que l'état végétatif est permanent un an après la blessure" et que l'espérance de vie de patients dans cet état "se mesure en mois, voire en quelques années." Mais quoi qu'il arrive, termine Hartstein, "ils finissent par mourir d'une infection respiratoire ou urinaire. De longs survivants ont bel et bien existé, mais c'est exceptionnel." Mais l'Allemand n'est-il pas un homme d'exception?