Dimítris Avramópoulos, le commissaire grec qui va hériter de l'Immigration
Tour de cochon ou marque de confiance ? En confiant le portefeuille de l’Immigration et des Affaires intérieures à Dimítris Avramópoulos, Jean-Claude Juncker a certes donné satisfaction à Athènes, mais le "cadeau" pourrait être un colis piégé.
- Publié le 29-09-2014 à 20h40
- Mis à jour le 30-09-2014 à 10h06
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/V75VCHDNINGTDJQKC63MXUN2HQ.jpg)
Tour de cochon ou marque de confiance ? En confiant le portefeuille de l’Immigration et des Affaires intérieures à Dimítris Avramópoulos, Jean-Claude Juncker a certes donné satisfaction à Athènes, mais le "cadeau" pourrait être un colis piégé. L’ordre de mission de l’ex-ministre de la Défense grec ne manque en effet pas d’ambition, puisqu’il s’agit rien moins que de refonder la politique migratoire de l’Union. Un domaine dans lequel la Grèce, régulièrement épinglée par les organisations de défense des droits de l’homme pour la façon dont elle traite les migrants, n’a pas vraiment brillé ces dernières années.
Contrairement à d’autres candidats commissaires, Dimítris Avramópoulos ne semble toutefois pas traîner de casserole, ce qui est en soi un atout. Cet ancien diplomate - qui a étudié les Affaires européennes à l’ULB et fut consul de Grèce à Liège - peut se targuer d’une longue expérience. Considéré comme un poids lourd politique, il conserve une assez bonne image dans l’opinion publique de son pays. Ce dont peu d’élus grecs peuvent s’enorgueillir. Il fut notamment maire de la ville d’Athènes à deux reprises, avant d’occuper plusieurs postes ministériels. Entre 2004 et 2009 tout d’abord, sous la houlette de Konstantínos Karamanlís (Tourisme, Santé). Entre 2012 et 2014 ensuite, dans le gouvernement de coalition piloté par le conservateur Antónis Samarás (Affaires étrangères et Défense). Membre de Nouvelle Démocratie, tout comme ce dernier, M. Avramópoulos a une réputation de modéré et de "bâtisseur de ponts". Des qualités qu’il mettra sans nul doute en avant lors de son audition devant le Parlement européen ce mardi.
Dans les réponses écrites transmises aux eurodéputés, il décrit ainsi son portefeuille comme un véritable défi tant sur le plan "politique, que social, culturel et humanitaire" . Et de voir dans ces politiques "un test pour la cohésion de nos sociétés et la protection des droits fondamentaux en Europe", mais aussi un "test crucial pour la légitimité du projet européen" . Souhaitons-nous donc bonne chance.