France : des policiers abattent un islamiste présumé qui venait de les agresser
Il "a crié 'Allahou Akbar' (Dieu est grand en arabe, NDLR) du moment où il est entré jusqu'à son dernier souffle", a affirmé une source proche de l'enquête.
Publié le 20-12-2014 à 18h38 - Mis à jour le 20-12-2014 à 20h56
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Un homme criant "Allahou Akbar" a agressé au couteau des policiers dans un commissariat dans le centre-ouest de la France, avant d'être abattu, et le parquet antiterroriste a estimé que l'enquête ouverte "s'oriente vers un attentat (...) motivé par l'islamisme radical"
"Cela ressemble au mode d'action préconisé par le groupe Etat islamique (EI)", actif en Syrie et en Irak "de s'en prendre ainsi aux forces de l'ordre", a déclaré à l'AFP une source proche de l'enquête.
Vers 14H00 locales (13H00 GMT), un homme armé d'un couteau est entré au commissariat de la localité de Joué-lès-Tours a blessé au visage un policier qui se trouvait à l'accueil, et deux de ses collègues. Il a été "abattu" par "des policiers présents, qui ont fait usage de leur arme administrative", a précisé le ministère de l'Intérieur.
L'agresseur, un Français né au Burundi en 1994, connu des services de police pour des faits de droit commun, "a crié +Allahou Akbar+ (Dieu est grand, en arabe NDLR) du moment où il est entré jusqu'à son dernier souffle", selon la source proche de l'enquête.
"Selon les premiers éléments de l'enquête, tous les éléments de la légitime défense" sont réunis, a estimé le procureur de la République Jean-Luc Beck.
L'agresseur "avait commis des actes de délinquance classiques" mais "n'était pas fiché" pour "des activités à caractère terroriste", selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve sur place. Auparavant il avait condamné cette "agression brutale" et salué "le sang-froid et le professionnalisme des policiers".
En revanche, le frère de l'agresseur est connu des services de police pour ses positions radicales et a un temps envisagé de partir en Syrie avant de renoncer, selon la même source.
Le Premier ministre Manuel Valls a apporté son "soutien" aux policiers "gravement blessés et choqués", promettant "la sévérité de l'Etat" à "ceux qui s'en prennent à eux". Les pronostics vitaux des trois policiers blessés ne sont plus engagés, a précisé dans la soirée à l'AFP le procureur.
La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête pour tentative d'assassinat et association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste.
L'EI encourage les candidats au jihad, s'ils ne sont pas en mesure de rejoindre une "terre de jihad", à lancer des attaques contre les "infidèles", militaires, policiers ou même civils. La France avait été nommément citée comme cible par EI après le début des frappes françaises en Irak.
Le retour de jihadistes français qui ont combattu en Syrie, avec des projets individuels ou commandités par l'EI, reste d'ailleurs le principal risque, selon une source antiterroriste française.
Mais l'individu isolé autoradicalisé est aussi une crainte, d'autant qu'il s'agit d'actes plus difficiles à déjouer, ajoute cette source.
Depuis l'été 2013, cinq "projets d'actions terroristes" jihadistes ont été déjoués en France, selon M. Cazeneuve. Plus de 1.200 Français ou personnes résidant en France sont impliquées dans les filières jihadistes vers la Syrie ou l'Irak, un chiffre qui "a doublé depuis le début de l'année".
En mars 2012, l'islamiste radical de 23 ans Mohamed Merah avait tué sept personnes dont trois enfants dans la région de Toulouse (sud) avant d'être abattu dans son appartement.
Un an plus tard, un Français de 22 ans converti à l'islam et radicalisé avait blessé à la gorge un militaire dans le quartier d'affaires de la Défense, en banlieue parisienne.