Coulibaly a été arrêté puis laissé libre 10 jours avant ses attaques: une faille de la justice française?

Le Canard Enchaîné dévoile dans son édition de mercredi que l'auteur de la fusillade de Montrouge et de la prise d'otage porte de Vincennes, Amedy Coulibaly, avait dû se soumettre à un contrôle de routine à Paris, quelques jours avant les événements tragiques. Hayat Boumedienne se trouvait juste à ses côtés...

S. Le.
Coulibaly a été arrêté puis laissé libre 10 jours avant ses attaques: une faille de la justice française?
©Photo News

Le Canard Enchaîné dévoile dans son édition de mercredi que l'auteur de la fusillade de Montrouge et de la prise d'otage de l'Hyper Casher situé porte de Vincennes, Amedy Coulibaly, avait dû se soumettre à un contrôle de routine à Paris, quelques jours avant les événements tragiques. À ses côtés dans le véhicule se trouvait une certaine Hayat Boumedienne.

Le journal satirique français précise que cette "rencontre" avec la police s'est faite à proximité des "Buttes-Chaumont", dans le 19e arrondissement de Paris, le 30 décembre à 11h45. Les deux motards chargés de vérifier les papiers du véhicule ne remarquent rien d'étrange dans les documents fournis mais décident néanmoins de consulter le fichier des personnes recherchées (FPR). Là, les deux membres de la police se rendent compte que ce Coulibaly est fiché dans la catégorie "antiterrorisme", ce qui signifie, selon le Canard Enchaîné, qu'ils se doivent d'essayer "d'obtenir un maximum de renseignements sans attirer l'attention du suspect, considéré comme dangereux et appartenant à la 'mouvance islamiste'".

Si les deux policiers vont avertir leurs instances supérieures, aucune initiative ne sera prise et on connaît la suite tragique: après un voyage en couple à Madrid, Boumedienne fuira vers la Syrie (en passant par la Turquie) tandis que Coulibaly rentrera en France commettre ses actes atroces.

La fameuse "faille" de Manuel Valls?

Ce manque d'investigations peut laisser perplexe , au vu notamment des multiples incidents qui se sont déroulés fin décembre en France, avec une attaque sur des policiers au commissariat de Joué-les-Tours ou encore ces voitures fonçant sur la foule à Dijon et lors du marché de Noël à Nantes.

La justice française aurait-elle pu éviter les attentats des 7, 8 et 9 janvier? Il est toujours plus facile de répondre après coup mais le Premier ministre français Manuel Valls avait lui-même reconnu, juste après la fin des attaques, qu'avec un bilan de "17 morts" en trois jours, il y avait eu "des failles" dans le dispositif de repérage des personnes susceptibles de commettre des attentats.

Peut-être faisait-il déjà allusion à ce contrôle sans suite d'Amedy Coulibaly...


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