DSK se défend au procès du Carlton: "Moi, ce que j'aime, c'est la fête" (Photos + Vidéos)
Dominique Strauss-Kahn a été entendu mardi par le Tribunal de Grande Instance de Lille. "Il m'est arrivé une dizaine de fois de me retrouver dans une situation où une femme s'offrait à moi. Cela s'est enchaîné" a notamment déclaré DSK. Découvrez son témoignage ainsi que celui de Béatrice Legrain, prostituée qui nie avoir été brutalisée par l'ancien patron du FMI .
- Publié le 10-02-2015 à 15h02
- Mis à jour le 10-02-2015 à 17h06
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Dominique Strauss-Kahn a été entendu, mardi après-midi, par le Tribunal de Grande Instance de Lille concernant la soirée du 29 juillet 2010 dans une suite de l'hôtel Murano. DSK prétend qu'il aurait cessé de participer à ce genre de soirées s'il avait su qu'il s'agissait de prostituées. "Les relations sexuelles avec des prostituées n'entrent pas dans ma conception. Moi j'aime que ce soit la fête", dit-il. Concernant la soirée du 29 juillet 2010 dans une suite de l'hôtel Murano, Dominique Strass-Kahn explique qu'il était invité et non pas l'instigateur de cette partie fine. "Pour cette soirée comme pour les autres, le processus était toujours le même. Je venais peu souvent à Paris. Quand j'y étais, Fabrice me proposait des soirées plus festives ou ludiques, ce n'était pas toujours la cas lors de mon passage à Paris. Cette fois-là, il m'a proposé une soirée au Murano, j'y étais invité". Fabrice Pazskowski confirme ces propos. "Le cadeau de ces soirées était DSK et non les filles", dit-il.
DSK ajoute que les rencontres s'organisaient en fonction de son agenda personnel. "Je m'estime en rien organisateur de quelconque soirée, j'avais autre chose à faire. A un aucun moment, je n'ai demandé qu'on m'organise une soirée. En revanche, je donnais des dates sur mes passages à Paris ou à Bruxelles".
"Les préliminaires sexuels furent sans doute brefs"
Au sujet du déroulement de cette soirée du 29 juillet 2010, il ne garde pas les mêmes souvenirs que celle qui l'accuse d'avoir eu une attitude "bestiale" à son égard. "Les préliminaires sexuels furent sans doute brefs. Durant deux ou trois heures, les choses se passent rapidement", raconte DSK qui prétend s'être rendu à cette soirée accompagné, comme à chaque fois.
DSK prétend qu'il n'a pas ressenti une dénégation ferme dans le chef de la prostituée qui avait expliqué, mardi matin, qu'elle lui avait signifié qu'elle ne voulait pas de certaines pratiques sexuelles. "Je n'ai pas vu qu'elle pleurait. Cela m'aurait glacé", dit-il avant de préciser que "les relations sexuelles avec des prostituées n'entrent pas dans ma conception. Moi j'aime que ce soit la fête".
"Avec les ambitions politiques qui étaient les miennes, je ne pouvais pas..."
L'ancien patron du FMI précise qu'il ne prend aucun plaisir avec les filles de joie. "Une prostituée, parce qu'elle mène une vie difficile, fait l'objet d'une pression, d'un souteneur, d'un policier, etc... Avec les ambitions politiques qui étaient les miennes, je ne pouvais pas entrer dans des relations avec des prostituées. Fabrice ne m'a jamais dit qu'il s'agissait de prostituées", poursuit l'ancien maire de Sarcelles qui ne s'est pas posé de questions sur le statut de ces dames. "Ces femmes apparaissaient comme étant dans le cadre d'un groupe d'amis".
DSK prétend qu'il aurait cessé de participer à ce genre de soirées s'il avait su qu'il s'agissait de prostituées. Pour lui, ces femmes étaient des libertines qui venaient en connaissance de cause. "Je n'ai jamais eu le sentiment qu'elle venait pour moi. Elle venait pour participer à une après-midi festive au sein d'un groupe d'amis".
Pour lui, une soirée libertine est "une soirée où des femmes et des hommes, seuls ou en couple, se réunissent pour le plaisir du sexe uniquement". Mais il avoue qu'il existe des dizaines de définition au libertinage et qu'il n'aurait jamais fréquenté un club libertin en France vu sa notoriété dans l'Hexagone.
Béatrice Legrain nie avoir été brutalisée par DSK à l'Aventure
Béatrice Legrain, la prostituée qui partage la vie de Dominique Alderweireld, a confirmé, mardi, qu'elle s'était rendue dans un établissement parisien, l'Aventure, en 2009 afin d'y rencontrer Dominique Strauss-Kahn. Elle dit avoir été invitée par David Roquet qui l'a présentée comme étant une restauratrice bruxelloise. Béatrice Legrain prétend qu'elle a refusé les avances de DSK mais qu'aucun incident ne s'est produit entre eux à la suite de ce refus. Béatrice Legrain, prostituée et compagne de Dominique Alderweireld, alias Dodo la Saumure, raconte que David Roquet s'est rendu dans son établissement à Tournai pour lui demander de l'accompagner dans l'établissement "L'Aventure" à Paris en 2009. "Je suis passé par M. Kojfer pour rencontrer Béatrice Legrain", ajoute David Roquet. Il ajoute que seul Béatrice devait l'accompagner à Paris. "Elle m'a demandé si une autre fille pouvait venir, j'ai accepté", dit-il.
Béatrice Legrain dit qu'elle voulait accompagner une fille de joie qui travaillait dans son établissement à Tournai pour la protéger: "Je suis partie avec cette fille, Fabrice Paszkowski et David Roquet. On a déjeuné et c'était très festif. Dominique Strauss-Kahn est arrivé plus tard. Ensuite, j'ai un rapport avec M. Roquet alors que M. Strauss-Kahn a eu une relation sexuelle avec la fille qui m'accompagnait", raconte Béa qui avoue n'avoir pas osé raconter cette relation plus tôt à cause de la pression des médias.
Béatrice Legrain raconte que six ou sept personnes composaient le groupe autour de DSK. "Il m'a fait une proposition que j'ai refusée. Il ne s'est rien passé de particulier ensuite", dit-elle alors qu'elle avait confié à son compagnon que DSK s'était montré brutal à son égard. Ce dernier avait rapporté les faits à son ami René Kojfer lors d'une communication téléphonique. Le procureur de la République note qu'elle a changé de version, "vous avez de nombreux détails qui vous reviennent en mémoire mais vous ne vous souvenez pas du nom de cette fille qui vous a accompagnée". Elle se souvient pas contre qu'elle portait un pantalon noir et une veste "comme aujourd'hui".
Selon elle, on n'a jamais fait état de "prostitution" à "l'Aventure". "Il me semble que quelqu'un a dit que je tenais un restaurant". David Roquet confirme qu'il a présenté les deux filles, l'une comme restauratrice à Bruxelles et l'autre comme employée intérimaire. "Et elle avait l'allure d'une restauratrice? ", demande le président du tribunal, Bernard Lemaire.
Béatrice Legrain confirme qu'elle a informé son compagnon, Dominique Alderweireld, de son passage à Paris trois jours après cette visite. "Je suis allée en tant que prostituée et je décide seule de ce que je fais", dit-elle. Dodo la Saumure a toujours prétendu qu'il n'avait jamais envoyé de prostituées pour les soirées organisées en l'honneur de Dominique Strauss-Kahn.
Fabrice Paszkowski prétend qu'il ne connait pas le maquereau français qui vit à Tournai et qu'il ne se souvient plus que Béatrice lui a demandé de la drogue. Béatrice ne se souvient plus non plus. David Roquet se souvient, par contre, que Béatrice avait "bu énormément" et qu'elle avait demandé "s'il n'y avait pas de la coke ici".
Enfin, Dominique Strauss-Kahn raconte qu'il est arrivé un quart d'heure avant la fin des festivités. "Je n'ai pas beaucoup discuté avec les filles. Nous sommes descendus dans la boîte de nuit déserte et j'ai eu une relation avec l'autre fille. Il m'est arrivé une dizaine de fois de me retrouver dans une situation où une femme s'offrait à moi. Cela s'est enchaîné, ce n'était pas inconnu pour moi", raconte DSK.