Quelques conseils venus de France pour organiser des examens sans fuites

C'est peu de le dire: l'organisation des examens vire au fiasco en Belgique francophone. En France où les épreuves externes communes à tous les établissements scolaires sont la norme, on ne rigole pas avec les questionnaires. De l'élaboration à la distribution, en passant par l'impression.

Rédaction en ligne

C'est peu de le dire: l'organisation des examens vire au fiasco en Belgique francophone. Plusieurs questions du CESS (6e secondaire), du CE2D (examen facultatif pour les 4e passé dans une vingtaine d'école) et du CE1D (2e secondaire) se sont retrouvés sur les réseaux sociaux avant la date officielle des épreuves. La faute à une organisation défaillante de la part du ministère de l'Enseignement: toutes les écoles ont reçu les questionnaires avec une bonne semaine d'avance. Certains préfets et autres directeurs d'écoles se sont donc empressés d'ouvrir des enveloppes qui auraient dû rester scellées jusqu'au dernier moment pour distribuer à l'avance les copies aux professeurs concernés.

Chez nos voisins français où le baccalauréat est une épreuve sacrée, presque un rite de passage, un tel désordre serait inimaginable. En France, tout est mis en oeuvre pour préserver le secret du contenu des épreuves. Les fuites sont donc rares et sévèrement sanctionnées. Le site internet de "L'Obs" explique ainsi que, pour éviter toute fraude, les sujets du bac sont préparés dès le mois de septembre par des enseignants et des inspecteurs dans chaque académie. Par équipe de 10, ils composent quatre sujets: un qui sera soumis lors des premières épreuves et un autre de secours qui présente les mêmes difficultés. Les deux derniers sujets serviront lors de la session de rattrapage de septembre.

Des ordinateurs sans internet

Et pas question de faire circuler quelque document que ce soit! Les ordinateurs utilisés pour rédiger les copies ne sont pas connectés à internet. Si un membre du personnel a un proche qui passe le bac, il sera d'office écarté du processus d'élaboration. Vincent Goudet, directeur du Siec (Service interacadémique des examens et concours) interrogé par L'Obs précise: "Cette vérification s’applique également aux recteurs. Ainsi, un recteur dont l’enfant passe le bac S [la filière scientifique, NDLR] ne sera pas impliqué sur les sujets de cette filière. Il pourra en revanche intervenir sur les autres sujets."

Vers le mois de décembre, les sujets sont testés par des enseignants qui peuvent apporter des ajustements. Pas question pour eux non plus d'en parler à quiconque. Il faut attendre les mois de janvier ou février pour que les sujets définitifs soient officiellement choisis.
Jusqu'à trois ans de prison

Vient ensuite le moment de l'impression et de l'emballage sous film plastique. Une fois acheminés dans les centres d'examen, les documents sont mis sous clé et les directeurs sont les seuls à y avoir accès. A partir de là, selon Vincent Goudet, les fuites n’arrivent quasiment jamais. Ou presque... Car, comme le veut la lapalissade, "le risque zéro n'existe pas". 
En 2011, un exercice de mathématique a été diffusé sur un forum la veille de du bac. Mais, dans un cas comme celui-là, tout est prévu pour sanctionner les fraudeurs et mettre en place une solution de secours, contrairement à ce qui s'est fait cette année en Belgique francophone. Ainsi, en 2011, les correcteurs français ont annulé la question qui avait fuité. Depuis, selon "Le Monde", la sécurité a été renforcée et les contrevenants savent précisément ce qu'ils risquent. Les sanctions vont du blâme accompagné d'un zéro jusqu'à trois ans de prison et 9.000€ d’amende.

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