Grèce: Tsipras s'engage à "présenter des propositions concrètes et crédibles" jeudi
A l'issue de son allocution au Parlement européen à Strasbourg mardi, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a bien promis qu'il formulerait le lendemain des propositions de réformes "concrètes et crédibles" pour une "solution durable".
- Publié le 08-07-2015 à 12h58
- Mis à jour le 08-07-2015 à 14h32
Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, s'est engagé mercredi à présenter "de nouvelles propositions concrètes de réformes crédibles" jeudi, comme le lui réclame la zone euro pour maintenir le pays à flot et en son sein.
S'exprimant devant le Parlement européen au lendemain d'un ultimatum adressé par ses créanciers, il a toutefois insisté qu'un accord devait être "socialement juste et économiquement viable", tout en démentant "tout plan secret" pour faire sortir la Grèce de l'euro.
À cet égard, le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a dit se réjouir d'un changement de ton dans les négociations: "C'est positif."
Réformes annoncées
La Grèce s'est engagée mercredi à des réformes des impôts et des retraites "dès la semaine prochaine" en échange d'un prêt sur trois ans par le Mécanisme de stabilité européen (MES), a indiqué le nouveau ministre grec des Finances Eucleide Tsakolotos.
Dans une lettre adressée au président du MES et rendue publique, le ministre a formellement demandé un prêt sur trois ans en s'engageant à "un paquet de réformes et de mesures qui doivent garantir la stabilité des finances publiques (...)". Il a proposé "la mise en oeuvre immédiate, dès la semaine prochaine, de mesures pour réformer les secteurs d'impôts et des retraites".
Selon Donald Tusk, c'est l'heure de la "dernière chance" pour un accord
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a prévenu mercredi les Grecs comme les créanciers que "sans unité, nous allons nous réveiller dans quatre jours dans une Europe différente", les appelant à un accord d'ici dimanche car "c'est notre dernière chance".
"C'est vraiment l'heure décisive et finale pour la Grèce comme pour nous", a-t-il lancé à l'issue d'un débat au Parlement européen à Strasbourg avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, dont le pays risque de sortir de la zone euro en l'absence d'un accord rapide sur de nouveaux financements.
La zone euro a reçu une demande pour un nouveau programme d'aide
La zone euro, qui est l'un des principaux créanciers de la Grèce, a reçu une demande d'un nouveau programme d'aide de la part du gouvernement grec, a indiqué mercredi le porte-parole de Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe. "Une demande pour un soutien du Mécanisme européen de stabilité (MES) a été reçue de la part du gouvernement grec", a annoncé vers midi sur Twitter Michel Reijns, porte-parole de Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe réunissant les ministres des Finances de la zone euro.
M. Reijns a encore affirmé que cette demande serait traitée par un groupe de travail, et qu'il n'y aurait pas de conférence téléphonique des grands argentiers de l'eurozone à ce sujet dans la journée, comme cela avait été annoncé hier.
La demande porte sur un nouveau programme d'aide d'une durée de trois ans en échange de réformes.
"Le prêt servira à honorer les obligations de l'endettement grec et à assurer la stabilité du système financier", indique la lettre comportant la requête.
L'introduction de cette demande était attendue après un sommet d'urgence mardi soir à Bruxelles, où les dirigeants de la zone euro se sont donnés jusqu'à dimanche pour décider d'un nouveau programme d'aide, sans lequel la Grèce, dont les caisses sont vides et les banques fermées, risque de devoir quitter la zone euro.
Il est encore attendu du gouvernement un nouveau paquet de réformes économiques "détaillées" et "crédibles" conditionnant ce nouveau plan de sauvetage.
Ce train de propositions doit être présenté au plus tard jeudi à minuit pour que les créanciers de la Grèce puissent les évaluer. Les institutions (UE et FMI) se pencheront sur celles-ci vendredi, avant les ministres des finances de l'eurozone qui se réuniront à ce sujet samedi.
Selon leur appréciation, les 28 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, convoqués à Bruxelles dimanche pour un sommet extraordinaire, pourraient alors donner leur feu vert à une reprise des négociations sur ce troisième programme d'aide.
Si tel n'était pas le cas, une sortie de la Grèce de la zone euro serait alors envisagée. Les dirigeants européens pencheraient dans ce cas plutôt pour une aide humanitaire à prodiguer au peuple grec.