Le pape Jean-Paul Ier a-t-il été assassiné un mois après son élection ?
Les informations sur les documents retrouvés auprès du défunt, sur l’heure de son décès ou sur la religieuse qui aurait découvert de sa mort sont en effet soumises à des informations contradictoires. Bref, le Vatican bégaye et, dès lors, la littérature embraye, rivalisant de complots.
Publié le 12-03-2016 à 06h33 - Mis à jour le 13-03-2016 à 01h18
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Mystère. Serait-ce la plus grande bourde du Saint-Esprit ? Lui qui est censé inspirer les cardinaux lors des conclaves, pourquoi les aurait-il guidés vers un homme qui mourra 33 jours après son élection ? La question est ironique, mais témoigne de la stupeur qui frappa le monde le 29 septembre 1978. Le pape Jean-Paul Ier, élu le 26 août, venait d’être retrouvé mort dans son lit.
Le problème, c’est qu’à l’époque le Vatican bégaye, explique le journaliste français Bernard Lecomte dans son livre ‘Les secrets du Vatican’, qui comporte une des synthèses les plus autorisées sur le sujet. Les informations sur les documents retrouvés auprès du défunt, sur l’heure de son décès ou sur la religieuse qui aurait découvert de sa mort sont en effet soumises à des informations contradictoires. Bref, le Vatican bégaye et, dès lors, la littérature embraye, rivalisant de complots.
Une fonction trop grande pour lui
Jean-Paul Ier est un cardinal spontané, souriant, joyeux, et soucieux, déjà à l’époque, de secouer la Curie. Y aurait-il laissé la vie ? Très vite le jeune pape réalise que sa fonction sera trop grande pour lui, et qu’il ne connaît rien aux dossiers qui arrivent sur son bureau. “Jean-Paul Ier est totalement dépassé”, explique Bernard Lecomte. “Je ne devrais pas être ici”, aurait avoué le pape. “L’étranger va prendre ma place : j’ai imploré notre Seigneur”, aurait-il même mystérieusement déclaré, pressentant sa mort prochaine et l’avènement du polonais Jean-Paul II, son successeur et ami.
En réalité, Jean-Paul Ier est malade, ses problèmes de circulation sont graves, et ses journées mouvementées. Quand quelques heures avant sa mort, il ressent une vive douleur à la poitrine, il refuse d’alerter son médecin malgré l’inquiétude de ses secrétaires. Il mourra à la tombée de la nuit, vraisemblablement après avoir, consciemment ou inconsciemment, négligé ses anticoagulants. Qui aurait découvert son corps en premier ? Est-ce son secrétaire, vers 23h, qui l’aurait retrouvé par terre et l’aurait installé sur son lit pour offrir au défunt un aspect serein ? Est-ce une religieuse ? Pourquoi aucune autopsie n’est-elle réalisée ?
Dans l’angoisse qui étreint Rome, ces questions se perdent dans des rumeurs éternelles, mais aucune ne permet d’échafauder une véritable théorie du complot. Quoi qu’il en soit, Karol Wojtyla devient Jean-Paul II, assumant de par son nom, le court héritage de son prédécesseur.
Découvrez ici l'ensemble de notre dossier "Le Pape face aux vautours du Vatican":
