Abrini et son commando devaient à nouveau frapper la France
Le juge d’instruction spécialisé en matière de terrorisme a placé Mohamed Abrini sous mandat d’arrêt dans le cadre du dossier relatif aux attentats de Bruxelles et de Zaventem, annonce le parquet fédéral. L’objectif du groupe terroriste était de frapper à nouveau la France et que c’est pris de court qu’ils ont frappé Bruxelles.
Publié le 09-04-2016 à 16h54 - Mis à jour le 10-04-2016 à 13h55
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Le juge d’instruction spécialisé en matière de terrorisme a placé Mohamed Abrini sous mandat d’arrêt dans le cadre du dossier relatif aux attentats de Bruxelles et de Zaventem, annonce le parquet fédéral.
"Il est inculpé de participation aux activités d’un groupe terroriste, d’assassinats terroristes et de tentatives d’assassinats terroristes" explique le communiqué.
Le parquet fédéral confirme qu’il ressort de plusieurs éléments de l’enquête que l’objectif du groupe terroriste était de frapper à nouveau la France et que c’est pris de court par l’enquête qui avançait à grands pas qu’ils ont finalement décidé dans l’urgence de frapper Bruxelles.
"L'homme au chapeau"
Mohamed Abrini, arrêté vendredi à Anderlecht, est l'"homme au chapeau", soit le troisième membre du commando ayant attaqué l'aéroport de Bruxelles le 22 mars, a indiqué samedi soir le parquet fédéral dans un communiqué.
"Le parquet fédéral est à présent en mesure de confirmer que Mohamed Abrini est le troisième homme présent lors des attentats à l'aéroport de Bruxelles National. Il a été confronté aux résultats de diverses expertises et a reconnu sa présence lors des faits", selon le parquet fédéral.
L'intéressé a précisé aux enquêteurs avoir "jeté sa veste dans une poubelle et revendu son chapeau ensuite", poursuit le communiqué du parquet fédéral qui n'organisera pas de conférence de presse sur ce sujet, a-t-il encore fait savoir samedi soir à Belga.
Le parquet fédéral ne confirme toutefois pas l'autre information livrée samedi par l'Echo, à savoir que les deux commandos bruxellois souhaitaient en réalité attaquer une nouvelle fois Paris, selon les confessions d'Abrini.
S'ils se sont rabattus sur Bruxelles, c'est parce que l'enquête belge avançait "trop vite", menaçant ainsi leurs plans initiaux.
A en croire Abrini, c'est donc dans la précipitation qu'ils auraient décidé de cibler l'aéroport et le métro bruxellois le 22 mars dernier, y faisant 32 morts et des centaines de blessés.
Le parquet fédéral avait annoncé dans l'après-midi l'inculpation et la mise sous mandat de Mohamed Abrini pour les attentats du 13 novembre dernier commis à Paris.
Les aveux d'Abrini peu crédibles selon un spécialiste
L'analyste Pieter Van Ostayene juge que le fait que Mohamed Abrani soit le troisième homme responsable des attentats à Brussels Airport peu crédible.
"Ce n'est qu'un pressentiment, mais je peux difficilement imaginer que quelqu'un avec une telle place au sein de l'Etat islamique (EI) soit 'l'homme au chapeau'", a-t-il déclaré samedi soir à l'agence Belga. "Cela ne correspond au mode opératoire de l'EI, et je les suis depuis des années. Cette rhétorique ne s'inscrit pas dans l'ensemble", estime M. Van Ostaeyen.
"Je ne peux pas imaginer que quelqu'un avec une telle fonction au sein de l'EI va d'un coup déclarer 'cela s'est passé comme ça' et expliquer qu'il a vendu son chapeau, je n'y crois pas une minute." Il pense qu'il s'agit d'une couverture destinée à protéger le reste du réseau.
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Osama Krayem est le deuxième homme du métro, inculpé d'"assassinats terroristes"
Osama Krayem est bien le deuxième homme visible sur les images de vidéo-surveillance du métro en compagnie de l'auteur de l'attentat à la station Maelbeek, Khalid El Bakraoui, confirme samedi le parquet fédéral. Il a été placé sous mandat d'arrêt et est inculpé de participation aux activités d'un groupe terroriste et d'assassinats terroristes.
Le juge d'instruction a également placé sous mandat d'arrêt le Rwandais Hervé B.M., né le 5 mai 1990, qui avait été interpellé vendredi en même temps qu'Osama Krayem. Il est inculpé de participation aux activités d'un groupe terroriste et de complicité d'assassinats terroristes.
Vendredi soir, Bilal E. M., né le 10 mars 1989 et soupçonné d'avoir apporté de l'aide à Mohamed Abrini et Osama K., a également été placé sous mandat d'arrêt. Il est inculpé de participation aux activités d'un groupe terroriste et de complicité d'assassinats terroristes.
Des perquisitions ont été menées vendredi soir, notamment au lieu de résidence possible de Mohamed Abrini, chaussée de Mons à Anderlecht, à proximité du square Albert où il a été appréhendé. Les autres opérations ont eu lieu chez Hervé B.M., rue Tivoli à Laeken, et chez Bilal E.M. rue des Palais dans le centre-ville.
Samedi matin, une perquisition a été menée dans un appartement conspiratif présumé rue des Casernes à Schaerbeek. Ni arme ni explosifs n'y ont été découverts, selon le parquet fédéral.