Virginia Raggi, voisine de palier et favorite pour la mairie de Rome
" C’est après la naissance de mon fils, quand j’ai dû commencer à batailler avec la poussette pour trouver des trottoirs inexistants, des voitures parquées en double file et des parcs publics abandonnés, que j’ai commencé à m’intéresser à la politique locale. "
Publié le 07-06-2016 à 10h54 - Mis à jour le 07-06-2016 à 10h57
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"C’est après la naissance de mon fils, quand j’ai dû commencer à batailler avec la poussette pour trouver des trottoirs inexistants, des voitures parquées en double file et des parcs publics abandonnés, que j’ai commencé à m’intéresser à la politique locale." Sur son site de campagne, Virginia Raggi, juriste de 37 ans arrivée en tête (avec 36 %) dimanche au premier tour des municipales à Rome, a rapidement compris que pour obtenir le vote des Romains, elle devait se présenter comme la voisine de palier, celle qui partage les mêmes problèmes, les mêmes inquiétudes.
Elle a grandi dans la périphérie de Rome, les quartiers de la capitale italienne qui souffrent le plus. Elle entre en politique en 2011. Deux ans plus tard, elle est élue avec le Mouvement 5 Etoiles, comme conseillère communale sur les bancs de l’opposition. "La politique n’est pas un métier, ni une mission. C’est la volonté de faire triompher la légalité", dit-elle. Elle présente un parcours professionnel des plus enviables mais préfère minimiser son passage comme stagiaire dans le cabinet d’avocats de Cesare Previti, l’un des défenseurs et ami de Silvio Berlusconi. "Je faisais des photocopies et je portais des actes au palais" , dit-elle pour se défendre de ceux qui la soupçonnent d’être une ancienne "berlusconienne". Transports, ordures, transparence, ce sont les trois maîtres mots de son programme.
Au cours de la campagne électorale, les Romains ont découvert une jeune femme charismatique et séduisante. Un jour de pluie, sur la place du Peuple, Virginia Raggi était en pose pour les photographes, vêtue d’un imperméable beige : un Romain passant par là a demandé qui était donc cette jeune actrice et est resté bouche bée en apprenant qu’elle pouvait devenir la future maire de la ville. Mais Virginia Raggi a surtout eu l’intuition de s’investir dans le monde associatif romain, ce qui a plu aux électeurs de gauche en rupture avec le parti démocrate. Son image de première de classe et d’avocate rangée ne déplaît pas à la droite. Bref, cette louve romaine a tout pour devenir la première femme à diriger la capitale italienne.