Chris De Stoop, éminent grand reporter, prend sa retraite

Les fidèles lecteurs de "Knack" et de ses ouvrages devront s’y faire : Chris De Stoop, éminent grand reporter du newsmagazine flamand, prend sa retraite à 58 ans. En guise de testament, il publie "Ex-reporter", un "best of" de ses innombrables immersions sur bien des terrains sociaux et sociétaux. Portrait.

Christian Laporte
Chris De Stoop, éminent grand reporter, prend sa retraite
©Tim Dirven

Les fidèles lecteurs de "Knack" et de ses ouvrages devront s’y faire : Chris De Stoop, éminent grand reporter du newsmagazine flamand, prend sa retraite à 58 ans. En guise de testament, il publie "Ex-reporter", un "best of" de ses innombrables immersions sur bien des terrains sociaux et sociétaux.

Il y livre aussi un regard sévère sur l’évolution des médias, de plus en plus rapides mais aussi de plus en plus superficiels. Nullement aigri, mais fatigué de la tournure prise dans la couverture de l’actualité, De Stoop voulait prendre du recul depuis quelques années, estimant ne plus pouvoir se consacrer à ses proches. D’autant plus qu’à des moments-clés de sa carrière, ceux-ci n’ont pas été épargnés par des menaces mais aussi par des orages de la vie difficiles à maîtriser.

Mais De Stoop fut très professionnel : en 2010, envoyé en Haïti pour couvrir le tremblement de terre, il y apprit que ne pouvant plus surmonter les problèmes de sa ferme, son frère s’était suicidé. Dans des conditions très difficiles, il rentra en Belgique mais eut la force de servir son journal. Journaliste depuis 1982, Chris De Stoop avait acquis une notoriété certaine en participant aux côtés de Luz Oral, une jeune prostituée philippine, aux funérailles du roi Baudouin pour y dénoncer les méfaits de la criminalité du sexe.

Celle-ci était en forte hausse au début des années nonante, notamment avec la "Bande du milliardaire". Par la suite, De Stoop vivra le génocide rwandais de près et n’esquivera jamais les dangers. Cela lui valut de voir la mort de près avec un mafieux albanais ou un djihadiste bruxellois. Sa passion du métier demeure intacte mais, au nom de tous ses confrères, il déplore que "les médias surfent de plus en plus sur les vagues de l’opinion publique et n’osent plus aller à contre-courant". Un jugement sévère ? "Beaucoup de collègues pensent comme moi mais n’osent pas l’exprimer publiquement de peur de perdre leur emploi."


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