RDC: renvoyer la présidentielle à 2018 "n'est pas une réponse" à la crise, juge Paris
"La situation en RDC nous préoccupe beaucoup. Il y a un risque majeur d'affrontements et de manifestations violentes et de répression", s'est inquiété le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault.
Publié le 18-10-2016 à 16h56 - Mis à jour le 18-10-2016 à 16h57
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Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, a affirmé mardi que la décision de reporter à avril 2018 l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), prise sans l'aval d'une bonne partie de l'opposition, n'était "pas une réponse à la crise".
"Renvoyer l'élection à 2018 ne règle pas le problème. Il n'y a qu'une façon de sortir de la crise, que le président (sortant Joseph Kabila) annonce qu'il ne se représente pas et qu'une date soit fixée pour l'élection", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec la presse diplomatique.
Le "dialogue national" en RDC a conclu lundi un accord reportant la présidentielle à avril 2018, résultat dénoncé par la majeure partie de l'opposition au président Kabila, qui a boycotté ce forum.
L'accord prévoit de maintenir dans ses fonctions jusqu'à cette date M. Kabila, dont le mandat s'achève le 19 décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter.
"La situation en RDC nous préoccupe beaucoup. Il y a un risque majeur d'affrontements et de manifestations violentes et de répression", s'est inquiété M. Ayrault.
Interrogé sur l'éventualité de sanctions contre des personnalités du cercle du pouvoir à Kinshasa, il a répété que "rien n'était exclu". "On va se concerter (avec les Européens) pour voir si on doit faire quelque chose", a-t-il expliqué.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par des fraudes massives. Celle-ci est exacerbée par l'incapacité des autorités - volontaire, selon les détracteurs du chef de l'État - à organiser la présidentielle avant la fin de l'année.