Les attentats de Paris ont bousculé le paysage politique, à gauche comme à droite

Benjamin Masse correspondant à Paris
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©AFP

En 2016, pour la première fois, la problématique de la sécurité et des attentats est devenue la principale préoccupation des Français, devant l’emploi. "La société était déjà en voie de droitisation depuis plusieurs années, et les événements de 2015 ont accéléré le phénomène", analyse Jérome Fourquet, politologue et directeur du département Opinion de l’Ifop. Une évolution qui a bien sûr eu un impact fort sur la classe politique.

A droite, la campagne pour la primaire a été largement marquée par cette thématique : les questions liées à la sécurité et à l’identité se sont imposées au cœur du débat. Nicolas Sarkozy a particulièrement insisté sur ce sujet. L’ancien président a notamment marqué des points après les attaques de juillet, en rappelant que la France était en guerre, et qu’elle ne pouvait plus se permettre de reculer face au terrorisme. "La polémique autour du burkini découle évidemment de l’ambiance post-attentats, et elle a également donné un élan à l’entrée en campagne de Sarkozy, même si ses positions ont aussi rebuté certains électeurs modérés", ajoute Jérome Fourquet.

Au sein de la gauche au gouvernement, le discours s’est aussi fait plus martial, après les attaques de novembre. Les débats autour de l’état d’urgence et de la déchéance de nationalité ont contribué à accentuer le fossé qui sépare deux gauches qui paraissent de plus en plus irréconciliables.

Pour François Hollande, les attentats auront eu un effet dévastateur. "Dans un premier temps, cela a plutôt renforcé sa présidentialité, car il est parvenu à faire l’unité de la nation, en trouvant les mots justes", nuance Jérome Fourquet. Mais les attaques de Nice, puis de Saint-Etienne-du-Rouvray, ont fait basculer l’opinion en sens inverse. "Lorsque le 14 juillet, il annonce la fin de l’état d’urgence, avant de devoir revenir en arrière dans la soirée, cela a renvoyé une image terrible, celle de quelqu’un qui ne maîtrisait pas la situation", conclut Jérome Fourquet.

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