Des élus républicains et démocrates mettent la pression sur Kabila
- Publié le 15-12-2016 à 09h36
- Mis à jour le 15-12-2016 à 09h38
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Quatre jours. Il reste quatre jours de mandat au président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila. Malgré ce compte à rebours, aucun scénario ne se dessine pour un retrait du président.
La communauté internationale met la pression sur le régime du président Kabila pour qu'il accepte de quitter le pouvoir. Des sanctions sont encore tombées cette semaine de part et d'autre de l'Atlantique. Une fois de plus, le patron de l'ANR (les services de renseignements), Kalev Mutond, a été ciblé, mais aussi Evariste Boshab, le ministre sortant de l'Intérieur. C'est le premier homme politique a être directement touché par ces sanctions qui visent ses avoirs et ses déplacements.
La nuit dernière une nouvelle salve est venue du Congrès américain où des élus, républicains et démocrates, ont mis en demeure Joseph Kabila d'annoncer son départ de la présidence et l'organisation de l'élection présidentielle en 2017 avant le 19 décembre. Le ton de la lettre (voir document ci-dessous) est ferme mais laisse encore la porte ouverte pour un départ avec les honneurs et appelle au respect des droits de l'homme, à la liberté d'expression et à la fin de l'instrumentalisation de la justice.
Par ailleurs, à Kinshasa, le dialogue se poursuit entre membres de la majorité associés à quelques partis de l'opposition qui les ont rejoints et l'opposition sous l'égide de la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Mais ici aussi le décompte a débuté. Selon plusieurs témoignages reçus de Kinshasa, pas question pour l'opposition de poursuivre ce dialogue au-delà de ce vendredi 16 décembre. « On sait que Kabila et sa majorité n'ont qu'une envie, celle de nous embourber dans un dialogue sans fin », explique un des représentants de l'opposition à ce dialogue. «Avant ce week-end, si le camp Kabila ne donne pas des gages, on débranche tout. On arrête les négociations.» La tension est palpable chez nos interlocuteurs de Kinshasa, Goma ou Lubumbashi. « L'après-19 décembre effraie tout le monde », explique un restaurateur du Katanga. « Même si les autorités parviennent à canalise la grogne le 19 et les jours qui suivent, le peuple ne passera pas Noël sans réagir. Il a faim. Il est fatigué de ce régime et beaucoup n'ont rien à perdre. » Une menace prise très au sérieux par le pouvoir congolais qui a amassé, depuis ce mercredi, de nombreux blindés autour de la résidence du président Kabila.