Trump se retire du TPP, Bruxelles défend un "Ceta plus important que jamais"
Publié le 23-01-2017 à 18h22 - Mis à jour le 24-01-2017 à 09h53
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Le président américain Donald Trump a signé lundi dans le Bureau ovale un document mettant fin à la participation des Etats-Unis au traité de libre-échange transpacifique (TPP), âprement négocié pendant des années par l'administration Obama.
Ce traité, vu comme un contrepoids à l'influence grandissante de la Chine, a été signé en 2015 par 12 pays d'Asie-Pacifique représentant 40% de l'économie mondiale, mais n'est pas encore entré en vigueur.
"Nous en parlions depuis longtemps", a-t-il déclaré aux journalistes présents lors de la signature, jugeant que cette décision était "une bonne chose pour le travailleur américain".
Durant sa campagne, Donald Trump avait dénoncé un accord "terrible" et promis de s'en retirer au plus vite.
L'administration Obama le présentait au contraire comme le nec plus ultra de tous les traités de libre-échange, car cet accord va bien au-delà de la simple levée des barrières douanières.
Il prévoit aussi la levée de barrières non-tarifaires, comme l'ouverture des appels d'offres nationaux par les pays membres aux entreprises étrangères sans avantages indus pour leurs propres entreprises publiques ou encore le respect du droit du travail selon les normes de l'Organisation internationale du travail (OIT).
De nombreuses ONG dénonçaient cependant les effets pervers d'un texte jugé opaque sur les droits des travailleurs, l'environnement, la perte de souveraineté ou encore l'accès aux médicaments.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, grand défenseur de l'accord, avait reconnu fin 2016 que le TPP sans les Etats-Unis "n'aurait pas de sens".
Le traité a été signé par 12 pays: Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Etats-Unis et Vietnam.
"Ni confrontation, ni soumission", lance le président Peña Nieto à Trump
Le président mexicain Enrique Peña Nieto a lancé lundi à Donald Trump qu'il ne souhaitait "ni confrontation, ni soumission", et annoncé qu'il allait entamer des négociations bilatérales avec les pays signataires du traité de libre-échange transpacifique (TPP).
"Ni confrontation, ni soumission : la solution est dans le dialogue et la négociation", a déclaré M. Peña Nieto lors d'une conférence de presse. Le président mexicain a également annoncé que son pays allait entamer "immédiatement" des négociations bilatérales avec les pays signataires du TPP, dont Donald Trump a signé lundi le retrait des Etats-Unis.
Cecilia Malmström, commissaire européenne au Commerce: "Le Ceta est plus important que jamais"
La Commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a jugé lundi "plus important que jamais" l'accord de libre-échange signé par l'UE avec le Canada, le CETA, face au protectionnisme prôné par le président américain Donald Trump.
"Nous avons un ami et allié important qui semble, au moins partiellement, se désengager de la scène internationale, et qui promeut moins de commerce et plus de protectionnisme", a-t-elle relevé, en référence à M. Trump, lors d'un échange avec des députés européens.
"Il est plus important que jamais que ceux d'entre nous qui croient que le commerce peut être important (...) restent solidaires", a-t-elle ajouté. Et de demander: "Quel meilleur partenaire que le Canada" pour "montrer que ces accords commerciaux fonctionnent réellement" ?
Mme Malmström s'exprimait à Bruxelles face aux eurodéputés de la Commission "Commerce international" du Parlement européen, qui doivent se prononcer mardi matin sur le CETA, ouvrant la voie, en cas de vote favorable, à un vote en plénière, par l'ensemble du Parlement européen, le 15 février.
Si l'accord passe ces deux étapes, il entrera alors en application partielle et provisoire, le temps d'être ratifié par l'ensemble des Parlements nationaux et régionaux d'Europe.
Signé en octobre par l'UE et le Canada, après plusieurs jours d'incertitudes en raison de son blocage par la région belge de Wallonie, le CETA reste encore contesté.
"Nous ne pactisons pas avec le diable, nous ne sapons pas la démocratie", a répondu Mme Malmström aux députés européens défavorables à l'accord. "Nous parlons du Canada, l'un des pays les plus démocratiques du monde !"
Le CETA est selon elle "l'accord commercial le plus progressiste jamais conclu dans l'histoire" et peut même devenir "un modèle".
"Le monde nous regarde", a-t-elle affirmé. "Beaucoup de pays se tournent vers l'Union européenne en disant: +maintenant, restons unis+".
M. Trump, qui a signé lundi un document mettant fin à la participation des Etats-Unis au TPP, avait dénoncé durant sa campagne un accord "terrible", contraire selon lui aux intérêts des travailleurs américains.