Gambien noyé à Venise: Une manifestation à Bruxelles (VIDEO)
Devant des centaines de personnes, dont certaines captaient les images du drame via leur GSM, le réfugié sera parvenu à ses fins dans l'indifférence la plus totale.
Publié le 27-01-2017 à 09h26 - Mis à jour le 27-01-2017 à 21h48
Pateh Sabally détenait un titre de réfugié depuis deux ans. Âgé de 22 ans, le jeune Gambien s'est jeté dans le Grand Canal de Venise, le 22 janvier dernier, dans l'objectif de se suicider, d'après les médias italiens. Devant des centaines de personnes, dont certaines captaient les images du drame via leur GSM, le réfugié sera parvenu à ses fins dans l'indifférence la plus totale. Pis encore, il est possible d'entendre sur certaines vidéos des passants dire "Afrique, Afrique", "Laissez-le mourir" ou encore d'autres types d'insultes.
Malgré la bonne volonté de certains spectateurs de la scène, qui désiraient se jeter à l'eau, l'homme a fini par couler. Le Corriere del Veneto explique même qu'un maître nageur a tenté d'aller le secourir mais qu'une femme présente sur un des bateaux l'a déconcentré en lui criant que "l'homme faisait semblant".
Alors que des bouées de sauvetage lui avaient été lancées, le jeune Pateh Sabally ne s'en saisira, volontairement, pas.
Une enquête a été ouverte.
Une vingtaine de manifestants lui rendent hommage
Une vingtaine de personnes, parmi lesquelles les députés bruxellois Simone Susskind et Béa Diallo, se sont rassemblées vendredi devant l'ambassade d'Italie, à Ixelles.
"C'est profondément choquant et ça en dit long sur la société actuelle", s'insurge le président de l'Association Culture et Progrès (ACP), Dimitri Verdonck, à l'initiative du rassemblement.
"Un représentant de l'ambassade d'Italie nous a dit qu'il partageait notre émotion et notre indignation", explique M. Verdonck. "A ce stade, les autorités italiennes ne se prononcent pas sur les faits, vu qu'une enquête a été ouverte par le parquet de Venise. Nous avons évoqué la situation en Italie, mais tous les pays de l'Union européenne sont concernés par cette libération de la parole raciste. Nous considérons que les discours des partis populistes encouragent ce genre de comportement, c'est la conséquence de quelque chose. Nous avons à nous battre pour empêcher un ennemi bien réel de continuer à grandir."
"On laisse mourir quelqu'un parce qu'il est noir, dans l'une des villes les plus civilisées d'Europe. C'est du racisme primaire qui se banalise, c'est profondément choquant, il faut s'attaquer plus que jamais à la question de l'éducation et de l'enseignement", ont ajouté les députés socialistes bruxellois Béa Diallo et Simone Susskind.