Poutou, Cheminade, Lassale... Découvrez les onze candidats officiels à la présidentielle

Benjamin Masse

Ils seront finalement une dizaine à concourir à la magistrature suprême.Combien de candidats seront finalement présents sur la ligne de départ de l’élection présidentielle ? La réponse est onze et a été officiellement délivrée ce samedi en fin de matinée par Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel. Le recueil des parrainages est clos depuis ce vendredi à 18 heures.

Les heureux élus sont François Fillon (2953 parrainages), Benoît Hamon (1717), Emmanuel Macron (1548), Nicolas Dupont-Aignan (672), Jean-Luc Mélenchon (666), Nathalie Arthaud (623), Marine Le Pen (618), et François Asselineau (569).

Vendredi soir, le sort de trois autres personnalités demeurait encore en balance : Jacques Cheminade (469), Jean Lassalle (453), et Philippe Poutou (357). Tous les trois ont déclaré avoir obtenu les précieuses 500 signatures.

Jacques Cheminade, d’abord : le président du parti Solidarité et Progrès, a déclaré en avoir décroché plus de 510. Reste à attendre la confirmation officielle : le Conseil constitutionel peut en effet invalider certains parrainages qui ne répondraient pas à toutes les conditions requises (le sceau de la mairie concernée, par exemple, doit figurer sur le paraphe).

Mais dans l’équipe de M. Cheminade, on se montre confiant : "Le Conseil constitutionnel a demandé à Jacques Cheminade sa déclaration de patrimoine, précise Bruno Abrial, porte-parole de l’impétrant. C’est un signe qu’il pourrait avoir été déjà placé dans la liste définitive des candidats."

Grève de la faim

Jacques Cheminade n’en est pas à sa première tentative : il a déjà été candidat en 1995, puis en 2012, scrutin lors duquel il avait obtenu 0,25 % des suffrages. Ennemi autoproclamé de Wall Street et de la City, M. Cheminade, parfois taxé de "complotisme", est aussi un fervent défenseur de la colonisation de Mars !

Autre postulant qui y croit dur comme fer : Jean Lassalle. "J’ai les signatures, il faudrait un tremblement de terre pour que je ne sois pas sur la ligne d’arrivée", a-t-il précisé au "Figaro".

Jean Lassalle, député centriste des Pyrénées-Atlantiques, s’était fait connaître notamment lors de sa grève de la faim pour sauver l’usine Toyal de la Vallée d’Aspe en 2006, ou de son tour de France à pied, effectué en 2013, pour "établir un diagnostic du pays".

Un épisode dont les élus de petites communes, qui se jugent souvent oubliés des grandes métropoles, se sont sans doute souvenus au moment de signer le précieux paraphe.

En 2016, M. Lassalle, longtemps compagnon de route de François Bayrou, a quitté le Modem, en désaccord avec ses orientations stratégiques.

Enfin, le dernier qualifié pourrait être Philippe Poutou, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), un temps incarné par Olivier Besancenot. Poutou avait également participé à l’élection de 2012, obtenant alors 1,15 % des suffrages.

Le candidat trotskiste a revendiqué cette fois 523 parrainages. "C’est la première fois qu’on a envie d’entendre Laurent Fabius", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, dans le style ironique qui constitue sa marque de fabrique.

Multiplication des prétendants

Si MM. Poutou, Lassalle et Cheminade devaient passer la rampe, il y aurait finalement onze postulants à l’Elysée, contre dix en 2012. La présence de ces "petits candidats" pourrait paraître anecdotique, mais elle ne l’est pas tant que ça, d’autant, que, lors de deux dernières semaines précédant le premier tour, ils bénéficient de l’égalité stricte de temps de parole entre tous les postulants.

On se souvient ainsi que la multiplication des prétendants en 2002 (seize au total, dont trois candidats trotskistes) avait contribué à éroder le score des "gros" et ainsi participé à la défaite de Lionel Jospin, et à l’accession au second tour de Jean-Marie Le Pen.

Ce n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard, si, lundi dernier, Louis Aliot, vice-président du Front national, a appelé sur BFMTV les élus de son parti à parrainer le candidat du NPA, qui se situe pourtant à l’exact opposé du spectre politique.


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