Présidentielle: A quoi ressemblera le dernier round télévisé de ce soir ?
Publié le 20-04-2017 à 07h10 - Mis à jour le 23-04-2017 à 19h38
A trois jours d'un premier tour tournant à un imprévisible "match à quatre", les 11 candidats à la présidentielle française se retrouvent ce jeudi soir, dès 20h, pour un dernier round télévisé sur France 2.
La chaîne publique entendait initialement mettre sur pied un débat entre tous les candidats. Plusieurs prétendants avaient cependant décliné l'invitation, estimant qu'un tel exercice était trop périlleux à moins de trois jours du vote.
Finalement, France 2 a abandonné l'idée du débat pour proposer des entretiens individuels de quinze minutes avec les journalistes David Pujadas et Léa Salamé. Thèmes au menu: pouvoir d'achat, chômage, international, Europe... et une ou deux questions de précision du programme. Les candidats disposeront ensuite d'une carte blanche lors de laquelle ils pourront évoquer le thème de leur choix, a-t-il été convenu à l'issue d'une réunion avec des représentants des onze prétendants à l'Elysée.
A la fin, les candidats se retrouveront tous ensemble, vers 22h45, pour une conclusion et un éventuel droit de réponse de 2 minutes 30 chacun, toujours en direct. Mais là non plus, pas de débat possible.
"Pas de politique spectacle"
Michel Field, le directeur de l'information du groupe France Télévisions, a défendu le "format inédit" de cette émission. "Le débat, c'est formidable, c'est les 'punchlines', (...) les petites phrases, (...) les postures" mais "trois jours avant le scrutin, ce n'est pas de ça dont les citoyens ont besoin", a-t-il affirmé.
"On ne va pas aller vers la politique spectacle" mais "une forme sérieuse, cadrée, statutaire", a-t-il dit. "La boussole, c'est le programme", l'objectif est d'"éclairer les citoyens".
L'ordre de passage a été tiré au sort : Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud, Marine Le Pen, Francois Asselineau, Benoît Hamon, Nicolas Dupont-Aignan, Philippe Poutou, Emmanuel Macron, Jacques Cheminade, Jean Lassalle et François Fillon.
Un enjeu considérable
L'incertitude a longtemps plané sur l'émission politique de la chaîne publique, qui suit un premier débat sur TF1 avec les cinq mieux placés dans les sondages, le 20 mars, et un deuxième, le 4 avril sur BFM TV et CNews, avec tous les candidats.
Trois émissions télévisées inédites dans l'histoire électorale française, qui se contentait depuis 1974 d'un débat avant le second tour, qui doit avoir lieu cette année le 3 mai.
Vu ce timing et le degré d'incertitude si près du scrutin, l'enjeu de l'émission, également diffusée sur la radio France Inter et à la télévision par TV5 Monde et franceinfo, s'annonce considérable.
"Avec au moins entre 20 à 25% d'indécis parmi les gens certains d'aller voter, ces trois derniers jours sont 'le' moment de cristallisation pour près de 10 millions d'électeurs. Même s'il ne s'agit pas d'un débat, la moindre émission compte", en pleine "bataille du vote utile" à gauche entre Mélenchon et Macron, relève Chloé Morin, directrice de l'observatoire de l'opinion de la Fondation Jean-Jaurès.