George Pell, le numéro trois du Vatican, rejette vigoureusement les accusations de pédophilie

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George Pell, le numéro trois du Vatican, rejette vigoureusement les accusations de pédophilie
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Le Vatican accepte le "congé" du cardinal Pell sans exiger sa démission.

Au Vatican, le cardinal australien George Pell tient un rôle capital. À la tête du secrétariat pour l'économie créé par le pape François, il a la lourde charge de remettre de l'ordre dans la gestion économique et financière du Saint-Siège.

Depuis qu'il est en poste le 24 février 2014, George Pell fait face à des attaques d'une grande violence. Si au début il était accusé d'avoir étouffé des cas de pédophilie lorsqu'il était archevêque de Sydney, des enquêtes, puis un livre sorti en mai dernier (« Cardinal : grandeur et décadence de George Pell »), tous rédigés par la journaliste australienne Louise Milligan, ont accentué la pression sur le « numéro trois du Vatican ». L'auteure y rapportait des témoignages de plusieurs victimes présumées de l’ancien archevêque du temps de sa vie en Australie.

Au-delà des enquêtes journalistiques, c'est aussi la justice australienne qui s'intéresse au cas Pell, alors que de multiples enquêtes visent à comprendre le silence de l'église locale face aux cas de pédophilie. Déjà interrogé en octobre dernier, le cardinal est désormais inculpé pour de multiples sévices sexuels sur enfants. George Pelle rejette "vigoureusement" ces accusations, avant de rentrer en Australie pour se défendre. Selon le commissaire adjoint australien Shane Patton, l'ecclésiastique de 76 ans doit en effet se présenter le 18 juillet devant le tribunal de première instance de Melbourne pour y être entendu.

Le prélat a indiqué qu'il rentrerait « dès que possible pour réhabiliter son nom », après avoir reçu le feu vert de ses médecins. « Il a dit qu'il avait hâte d'être devant le tribunal où il rejettera vigoureusement les accusations », indiquait jeudi un communiqué de l'archidiocèse de Melbourne.

Des heures difficiles au Vatican

Ces nouvelles accusations s'inscrivent dans un contexte difficile pour le pape. Au Vatican, François essaye depuis le début de son pontificat de réformer le gouvernement de la Curie et d'assainir les comptes du Saint-Siège. Les changements proposés, qui bousculent parfois des habitudes bien établies favorisant entre autres le blanchiment d'argent sont loin de faire l'unanimité, et sont soumis à d'importantes attaques. Sur le plan pastoral, le pape fait face à des cardinaux qui rejettent sa conception de la théologie. Ce rejet est symboliquement très fort, et il affaiblit François dans les rangs plus conservateurs de l’Église. Sur le plan juridique, la future constitution devant régir la Curie romaine a du mal à être finalisée. Sur le plan de la gouvernance enfin, le pape a dû déjà faire face à une très mauvaise nouvelle. Le 20 juin dernier, Libero Milone, contrôleur général des comptes du Saint-Siège depuis deux ans a présenté sa démission, et cela sans raison clairement explicitée. Peut-être cependant s’agit-il « un contrecoup des difficultés avec la puissante Administration du patrimoine du Siège apostolique, qui gère les biens du Vatican, et répugne à la transparence », évoquait dans le journal La Croix le vaticaniste Nicolas Senèze.

Quelles que soient les difficultés, le pape a fait comprendre lors d'une messe mardi à Rome qu'il maintiendrait les réformes et qu'il ne démissionnerait pas. « Quelqu’un qui ne nous veut pas de bien dit de nous que nous sommes la gérontocratie de l’Église » , a-t-il expliqué malicieusement. « C’est n’importe quoi ! Nous ne sommes pas des gérontes, mais des grands-pères qui transmettent leurs rêves aux jeunes d’aujourd’hui ».

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