Valérie draguée sur une plage en Gambie : "D'abord envoûtée puis je suis devenue sa poule... aux œufs d’or"
- Publié le 06-07-2017 à 13h53
- Mis à jour le 06-07-2017 à 18h48
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La prostitution clandestine est en hausse au Sénégal et en Gambie. Reportage des plages de la Petite Côte aux bars de Dakar, où défilent les touristes sexuels. Jeunes femmes ou jeunes hommes tentent de les enivrer pour échapper à la pauvreté. Reportage.
Valérie (*), 56 ans, trois enfants, universitaire et fonctionnaire à la Commission européenne vient de partir trois fois de suite en vacances en Gambie, cette lande de terre incrustée dans le Sénégal. Mais quelle mouche, ou plutôt quel homme, l’a donc piquée ? "Un certain Lamin", répond-elle. Trente-deux ans. Selon lui…
Voici peu, Valérie se renseignait pour savoir à partir de quand et moyennant quelles conditions elle pouvait prendre sa pension. Elle envisageait d’aller s’installer en Gambie, d’y monter un petit restaurant, avec du personnel pour ne pas trop se fatiguer, et d’y couler des jours heureux. Carrément. Elle était "envoûtée". Et nous raconte cette histoire qu’elle croyait d’amour.
Encore fragilisée par une rupture après dix ans de relations tumultueuses, elle décide de partir en vacances seule. L’inauguration d’un vol charter vers la Gambie la persuadera dans son choix. Option hôtel club au bord de la plage. Les premiers jours se déroulent normalement. Jusqu’à l’appel de la musique, le jeudi soir, venant d’une boîte de nuit en plein air. "Là, j’ai vu son sourire. Un incroyable sourire. J’ai été hypnotisée. Quand j’ai quitté la boîte, je me suis retournée pour le regarder. Il m’a rejointe, m’a embrassée sur le front. Puis sur la joue. Et m’a ensuite demandé mon numéro de téléphone. Le lendemain, je suis restée toute la journée à la plage et je n’ai pas pensé à mon portable. Lorsque je l’ai rallumé, j’avais une dizaine de messages. Je l’ai recontacté. Nous avons passé la soirée ensemble. Il ne me quittait pas, était affectueux, attentionné. Nous avons passé les deux dernières nuits à l’hôtel. A mes frais. De retour en Belgique, il me manquait. Je ne cessais de penser à lui. Il m’envoyait sans cesse des messages. Il est irrésistible. Il sait ce qu’il faut dire aux femmes. Il me faisait tout le temps des compliments, ne me lâchait pas. Dès que je suis rentrée, je n’ai pensé qu’à une chose, retourner là-bas. Un mois plus tard, j’y étais déjà. Il m’a demandé de payer son loyer pour les deux mois à venir. C’était soixante euros. Pour moi, ce n’était pas grand-chose. Puis, pour mon deuxième séjour, je lui avais demandé de louer un appartement pour deux semaines. Je lui ai versé de l’argent et, en fait, il a loué une maison pour trois mois. Il voulait aussi que je l’aide pour acheter un taxi à 2 500 euros. J’ai versé 750 euros sur son compte. Il m’a remboursé une partie."
De l’argent et encore de l’argent
Le deuxième séjour fut moins idyllique. Valérie ne se sentait pas libre de ses mouvements. "Il ne m’a pas quittée d’une semelle, m’a présentée à sa famille, mais je ne suis pas sûre que c’était sa famille. J’ai réalisé qu’il avait aussi une amie hollandaise. Il était terriblement jaloux. Aucun homme ne pouvait m’approcher. Il me présentait comme sa femme, voulait m’épouser. Il était très orgueilleux aussi. Il avait mis le grappin sur moi. Il ne voulait pas me lâcher. Forcément, j’étais sa poule aux œufs d’or. Lorsque je suis rentrée en Belgique, je suis tombée très malade. Il s’est montré très attentionné, m’envoyait des messages tout le temps, des petites fleurs, des petits cœurs sur WhatsApp.
Dès que j’ai pu, je suis retournée en Gambie. Au cours de mon troisième séjour, il était moins affectueux, très jaloux, plus agressif, surtout lorsqu’il buvait. J’ai réalisé aussi qu’il m’avait volé de l’argent à deux reprises. Lorsque je suis rentrée, il m’a demandé soixante euros pour sa serrure fracturée, etc. Ensuite, il a disparu pendant plusieurs jours. J’ai d’abord souffert, puis j’ai décidé de couper les ponts. Je l’ai supprimé de mon répertoire, mais il m’a recontactée. Il me demande encore de l’argent et je continue à en donner un peu, car pour lui, c’est beaucoup, mais, pour nous, ici, ce n’est pas grand-chose."
(*) Prénom d’emprunt