Affaire Empain: l’une des plus grandes sagas industrielles des 19e et 20e siècles
Quand il est enlevé, en 1978, Edouard-Jean Empain, bien que belge, fait partie des patrons les plus puissants et les plus médiatiques de France. Il est PDG du géant industriel Empain-Schneider, qui emploie quelque 150 000 employés dans des secteurs aussi diversifiés que le nucléaire (Framatome, future Areva, filiale d’EDF), la métallurgie (Creusot-Loire), la construction électrique (Jeumont-Schneider) ou le bâtiment (Spie Batignolles).
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Publié le 21-06-2018 à 18h36 - Mis à jour le 21-06-2018 à 22h41
Quand il est enlevé, en 1978, Edouard-Jean Empain, bien que belge, fait partie des patrons les plus puissants et les plus médiatiques de France. Il est PDG du géant industriel Empain-Schneider, qui emploie quelque 150 000 employés dans des secteurs aussi diversifiés que le nucléaire (Framatome, future Areva, filiale d’EDF), la métallurgie (Creusot-Loire), la construction électrique (Jeumont-Schneider) ou le bâtiment (Spie Batignolles).
Empire international
Un empire fondé un siècle plus tôt par son grand-père, Edouard (Louis Joseph) Empain, entrepreneur visionnaire né 1852 et qui sera anobli par Léopold II en 1907. Parti de rien, cet ingénieur a créé de multiples sociétés, d’abord dans l’exploitation de carrières puis dans les chemins de fer et la construction et la gestion des premiers tramways urbains. Dans son portefeuille, on trouve notamment aussi les ancêtres des Acec (à Charleroi) ou de Tractebel. Mais deux chantiers vaudront à Edouard Empain une renommée mondiale : la construction du métro parisien, commencée en 1898; et la création, au début du 20e siècle, d’une toute nouvelle ville en Egypte, Héliopolis, inspirée des cités-jardins, bâtie de toutes pièces et destinée à accueillir les riches expatriés du Caire. Une basilique y sera aussi érigée - Edouard Louis Joseph Empain y est inhumé -, de même qu’une villa hindoue au décor somptueux.
Le "fondateur" meurt en Belgique en 1929, laissant derrière lui un empire gigantesque - très présent à l’international, notamment au Congo - qui compte des dizaines d’entreprises, de banques d’investissement, de sociétés immobilières… Un empire qui s’étiolera toutefois avec le temps, victime des tensions intestines à la famille ainsi que des nationalisations (en France) comme des confiscations (en Egypte, au Zaïre…). Mais qui renouera quelque peu avec son glorieux passé quand Edouard-Jean Empain mettra la main sur le groupe Schneider, dans les années 1970. Avant que le rapt de l’homme d’affaires ne vienne mettre un point final à l’une des sagas industrielles les plus emblématiques des 19e et 20e siècles - critiqué, lâché par les siens, Edouard Jean Empain vendra sa participation dans son groupe à la banque Paribas en 1981.