Pourquoi Donald Trump et Kim Jong-un se rencontrent une deuxième fois
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Publié le 26-02-2019 à 18h17 - Mis à jour le 26-02-2019 à 18h19
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Hanoï accueille, ces mercredi et jeudi, un nouveau sommet dont le principal mérite sera probablement d’avoir lieu.Qui aurait pu croire, durant la guerre du Vietnam, que Hanoï accueillerait un jour le président américain pour un sommet en tête-à-tête avec le numéro un nord-coréen ? C’est pourtant la capitale vietnamienne que Donald Trump et Kim Jong-un ont choisie pour leur deuxième rencontre, ces mercredi et jeudi.
Ce choix ne manque évidemment pas d’interpeller, même si l’on en devine les raisons. Le Vietnam dispose d’un atout diplomatique : Hanoï entretient aujourd’hui de très bonnes relations tant avec Washington qu’avec Pyongyang. Le pays présente l’avantage supplémentaire, aux yeux des Américains, de considérer avec méfiance la Chine, principal protecteur de la Corée du Nord.
En Chine à petite vapeur
La situation géographique de Hanoï permettait également au dirigeant nord-coréen de ne pas s’éloigner trop de chez lui, alors qu’on sait ses avions plutôt vétustes (Pékin avait dû en mettre un à sa disposition pour qu’il puisse se rendre à Singapour pour le premier sommet avec Donald Trump en juin 2018). Kim a ainsi pu faire le déplacement à bord de son train blindé, traversant la Chine du nord au sud à petite vapeur (60 km/h de moyenne).
D’aucuns avancent aussi l’hypothèse que l’intention des Américains (et des Chinois ?) était de donner le Vietnam en exemple à la Corée du Nord et de montrer à Kim Jong-un comme une dictature communiste peut prospérer économiquement et s’ouvrir au monde, tout en préservant son système autocratique (Pyongyang a néanmoins déjà un modèle à sa porte : la Chine).
Enfin, on ne peut pas exclure une motivation plus symbolique : Donald Trump aspire peut-être à tourner la page de la guerre de Corée (le conflit s’est terminé en 1953 sans qu’un traité de paix soit signé) comme Bill Clinton avait mis le point final à la guerre du Vietnam avec l’établissement de relations diplomatiques en juillet 1995. On sait qu’Américains et Nord-Coréens ont discuté récemment de la création de bureaux de liaison : quel lieu plus indiqué que Hanoï pour éventuellement officialiser cette initiative ?
Des exigences revues à la baisse
On ne devrait, au demeurant, pas dépasser de beaucoup la symbolique lors de ce second sommet. La délégation américaine aux négociations est revenue de Pyongyang en constatant que les deux parties ne s’entendaient toujours pas sur ce qu’il fallait entendre par "dénucléarisation" (de la seule Corée du Nord ou des deux Corées, les États-Unis ayant déployé des armes nucléaires au Sud ?). Donald Trump a dès lors indiqué qu’il ne fallait pas attendre trop de cette nouvelle rencontre. Lui qui voulait voir la Corée du Nord céder après qu’il eut menacé de la "détruire totalement" si nécessaire, dit à présent ne vouloir "brusquer personne" et semble se satisfaire du fait que Kim Jong-un ait pour l’heure renoncé à ses essais nucléaires et autres tirs de missiles.