L’Italie a retenu son souffle jusqu’au bout de la nuit
Publié le 26-05-2019 à 00h59 - Mis à jour le 27-05-2019 à 14h15
Si les chiffres se confirment, les Italiens enverront donc au parlement européen le groupe de députés souverainistes euro-sceptiques le plus important. Un résultat historique pour ce parti, vu qu’en 2014, La Ligue du Nord n’avait obtenu que 6 % des votes aux européennes.
Mais depuis lors, Matteo Salvini a transformé le parti régionaliste et xénophobe en un parti nationaliste et souverainiste, qui a désormais pris pied dans toute l’Italie.
Avec une participation globalement stable, par rapport au scrutin de 2014, l’Italie serait en contre tendance par rapport au reste de l’Union. Les Italiens ne se sont pas passionnés pour ces élections européennes, pourtant soutenues par des enjeux nationaux. Les deux partis au pouvoir, La Ligue et le Mouvement 5 Etoiles, se sont disputés pendant toute la campagne électorale, en promettant aux électeurs que la formation gagnante deviendrait aussi le meneur de jeu au sein du gouvernement populiste-souverainiste. A la sortie des urnes, il semble clair que les rapports de forces entre le Mouvement 5 Etoiles et La Ligue se sont inversés. Luigi Di Maio, le chef du M5S, devra expliquer comment son mouvement populiste a perdu un tiers de ses électeurs en un an, au profit du parti de Matteo Salvini.
Ce dernier pourra désormais menacer de faire tomber le gouvernement en cas de désaccord sur les dossiers délicats, sachant qu’un retour rapide aux urnes lui serait favorable. Avec ces élections, Matteo Salvini confirme son rôle d’homme fort de la politique italienne, et devient plus encombrant sur la scène européenne.