Séismes en Turquie et en Syrie : l'équipe B-Fast est arrivée en Turquie, De Croo appelle à un accueil rapide des populations sur place
L'équipe logistique appartenant au dispositif interdépartemental d'aide en cas de catastrophe B-Fast qui avait décollé de Melsbroek samedi matin est bien arrivée en Turquie, a-t-elle confirmé dimanche lors d'un point presse organisé en ligne.
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Publié le 12-02-2023 à 11h46 - Mis à jour le 12-02-2023 à 12h42
Ses membres vont participer à la construction d'un hôpital de campagne à la suite des violents séismes de lundi qui ont fait plus de 28.000 morts en Turquie et en Syrie. "La situation sécuritaire est sous contrôle pour notre équipe", a tenu à rassurer le coordinateur Bert Torfs.
"La sécurité de nos membres est une priorité absolue. Ils sont habitués à de telles conditions. Des mesures ont été prises. Il y a un risque, mais il est sous contrôle", a-t-il précisé alors que l'Allemagne et l'Autriche ont annoncé samedi suspendre leurs opérations de sauvetage en Turquie invoquant "la situation sécuritaire" sur place. "Il y a eu des agressions entre des groupes", avait déclaré à l'AFP un porte-parole à Vienne, sans donner plus de détails.
L'aide logistique et médicale belge commence donc à s'organiser sur le terrain. Objectif? Etablir un hôpital de campagne de la taille d'un terrain de football.
"Cette contribution s'inscrira dans la durée en fonction des besoins sur place, nous pourrons fonctionner pendant plusieurs semaines", a indiqué l'ambassadeur de Belgique en Turquie Paul Huynen. "La Belgique fait partie des 4 pays européens qui vont fournir un hôpital de campagne, aux côtés de la France, de l'Italie et de l'Espagne. Et nous sommes le premier pays à être arrivé sur place".
L'équipe s'apprête à se mettre en route pour Kirikhan, dans la province de Hatay, où doit être installé le poste médical. "On s'attend à un long trajet et des conditions de circulation difficiles. En principe, on commencera l'installation lundi. L'hôpital sera entièrement monté d'ici la fin de la semaine prochaine, mais les soins aux patients commenceront plus tôt. Des milliers de blessés n'ont pas encore été pris en charge... B-Fast devrait apporter une réelle valeur ajoutée (dans ce chaos)", a commenté Bert Torfs. Au total, quelque 80 travailleurs humanitaires seront à l'oeuvre.
L'approvisionnement logistique nécessitera plusieurs vols de la Défense. Vingt tonnes de marchandises sont attendues pour la seule journée de dimanche.
Par ailleurs, les Affaires étrangères belges n'ont, à ce stade, toujours pas été informées d'éventuelles victimes belges sur place. "Quelque 230 de nos compatriotes sont enregistrés sur les registres consulaires en Turquie ou via la plateforme "Travellers online" et une cinquantaine en Syrie. Aujourd'hui nous n'avons pas encore réussi à contacter 23 Belges du côté turc et un Belge en Syrie. Mais cela ne veut pas dire qu'ils manquent tous à l'appel puisqu'ils ne nous préviennent pas toujours lors d'un changement d'adresse ou lorsqu'ils quittent le pays", a détaillé un porte-parole.
D'après les derniers bilans officiels, le tremblement de terre d'une magnitude de 7,8 a fait au moins 28.191 morts: 24.617 en Turquie et 3.574 en Syrie.
De Croo appelle à un accueil rapide des populations sur place
Le Premier ministre Alexander De Croo a plaidé dimanche pour l'organisation rapide de l'accueil, dans la région, des victimes du séisme massif en Turquie et en Syrie. "Nous devons passer de bons accords avec la Turquie à ce sujet", pour éviter une situation de rupture en Belgique. a déclaré le Premier ministre dimanche au cours de l'émission De Zevende Dag (VRT). La secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V) a demandé au département de l'Immigration d'accélérer la procédure pour les personnes qui veulent accueillir temporairement leurs proches en provenance de Turquie. Le Premier ministre De Croo a expliqué dimanche qu'il s'agit de personnes qui sont déjà ici et qui ne peuvent tout simplement pas rentrer maintenant parce qu'elles n'ont plus de maison, ou de personnes qui ont un droit de séjour en Belgique et qui veulent recevoir de la famille de Turquie.
La durée de cette période dépendra de la rapidité de la reconstruction. "Il s'agit d'une région où 5,5 millions de personnes n'ont plus de domicile", a déclaré le Premier ministre. "Nous devons, en tant qu'Union européenne et avec la communauté internationale, examiner comment organiser l'accueil sur place le plus rapidement possible. La grande majorité des réfugiés préférerait rester dans la région."
M. De Croo reconnaît que la région en question accueille déjà de nombreux réfugiés syriens. Elle est déjà "sursollicitée", "mais l'UE l'est aussi", estime le Premier ministre, faisant référence à l'accueil des réfugiés ukrainiens, au flux régulier de réfugiés et à présent, à cette catastrophe naturelle. Le Premier ministre préconise donc de conclure de bons accords avec la Turquie.