Un quart de siècle de prison requis pour l’opposant russe Vladimir Kara-Murza

Empoisonné à deux reprises, il avait fait le choix de s’opposer au régime depuis l’intérieur. Il est jugé pour "haute trahison".

(FILES) In this file photo taken on October 10, 2022 Russian opposition activist Vladimir Kara-Murza sits on a bench inside a defendants' cage during a hearing at the Basmanny court in Moscow. - A Russian prosecutor on April 6, 2023 requested 25 years of imprisonment for Kremlin critic Vladimir Kara-Murza, who is being tried on several charges including treason for comments critical of the Ukraine offensive, his lawyer said. (Photo by NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)
Vladimir Kara-Murza le 10 octobre 2022 à Moscou. ©AFP or licensors

Le parquet a requis 25 ans de prison pour l’opposant russe Vladimir Kara-Murza, a rapporté son avocate Maria Eismont à la sortie du tribunal jeudi à Moscou. Les juges ayant pour habitude de suivre le réquisitoire des procureurs – à quelques années près -, l’homme, qui a déjà perdu 16 kg en détention préventive, risque bien d’être effectivement condamné à une très lourde peine. Arrêté il y a un an, il avait été accusé le 6 octobre dernier de “haute trahison”, de propagation de “fausses informations” sur l’armée et de travail illégal pour une organisation “indésirable”.

Honoré du prix Vaclav Havel pour les droits de l’homme l’an dernier, il avait déjà miraculeusement survécu à deux tentatives d’empoisonnement, qui ont fragilisé sa santé - il souffre de polyneuropathie et de pathologie neuromusculaire. Proche de l’opposant Boris Nemtsov, assassiné au pied du Kremlin le jour de l’anniversaire de Vladimir Poutine, Kara-Murza avait fait le choix de s’opposer au régime depuis l’intérieur, comme Alexeï Navalny, qui purge une peine de neuf ans dans une colonie pénitentiaire, ou Ilya Iachine, condamné en décembre dernier à huit ans et demi de détention.

Comme l’avait déclaré à La Libre Oleg Kozlovsky, chercheur sur la Russie pour Amnesty International, “il est clair que pour (eux) et d’autres opposants politiques, le temps passé en prison est uniquement déterminé par des facteurs politiques, et non par quoi que ce soit qui ait un rapport avec la loi”.

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