Les Émirats pressés de faire mieux sur les droits humains
La liberté d’expression est nécessaire à la réussite de la Cop 28, dit Amnesty.
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- Publié le 01-06-2023 à 22h58
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Changements climatiques et droits de l’homme sont intimement liés. Ainsi, la réussite de la prochaine grande conférence climatique des Nations unies (Cop 28), organisée à la fin de l’année à Dubaï, dépendra aussi de la contribution de la société civile. Mais comme le souligne Amnesty international dans un rapport publié jeudi, seuls des échanges libres, exempts de toute intimidation ou des représailles, permettront la prise de décisions à même de limiter la hausse moyenne de la température sur la planète à 1,5 degré (par rapport à l’ère préindustrielle) et d’éviter ainsi l’emballement des changements climatiques en cours.
Or, le profil des Émirats arabes unis en matière de droits de l’homme paraît peu compatible avec ces préoccupations. Les droits à la liberté d’expression, à la liberté d’association et de réunion pacifique n’y sont pas garantis, rappelle Amnesty. Il y est, par exemple, interdit de critiquer l’État et les dirigeants. La surveillance électronique des opposants est aussi une réalité "avérée". Des considérations analogues avaient jailli lors de la Cop 27 en Égypte, où certains participants avaient été soumis à des intimidations et de la surveillance.
L’organisation de défense des droits de l’homme propose dès lors de mettre la pression sur le pays hôte afin qu’il améliore la situation en la matière. La Conférence de Bonn sur le changement climatique (du 5 au 15 juin), un prélude de la Cop 28 qui en fixera le cadre, doit permettre d’agir au plus vite.
D’autres arguments étayent le plaidoyer d’Amnesty, à commencer par les choix posés en matière climatique par les Émirats. La compagnie pétrolière publique (Adnoc), dont le PDG Sultan al Jaber présidera la Cop 28, mène une politique "agressive" visant à accroître la production d’hydrocarbures. Quand bien même les Émirats se sont engagés dans une transition vers une énergie propre, leur approche actuelle ne va pas dans le sens d’une élimination progressive des émissions liées à la production, souligne le rapport.V.B.